Moscou, l’info dans la tourmente : la liberté de la presse en question au centre de ce documentaire

Depuis le déclenchement de l’opération militaire en Ukraine le 24 février dernier, les voix divergentes au président Poutine sont difficiles à faire entendre en Russie. De nombreux médias russes et étrangers ont été bloqués et les pressions se multiplient sur les journalistes. Hier encore, Dmitri Mouratov, prix Nobel de la Paix en 2021 et rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta, annonçait suspendre ses publications.  Novaïa Gazeta était un des derniers bastions de la presse libre encore en activité en Russie.

Le 1er mars déjà, soit moins d’une semaine après le début de la guerre en Ukraine, le régulateur russe des médias, a bloqué les sites internet de la radio Echo de Moscou et de la web tv indépendante Dojd. La décision venait du parquet général de Russie. Motif :  "diffusion de données mensongères sur l’opération spéciale de la Russie pour la défense des républiques de Donetsk et de Louhansk".

Ce film, tourné bien avant cette opération militaire en Ukraine, s’intéresse à ce média crée par la journaliste Natalia Sindeïeva en 2010. Dans la Russie de Poutine, Dojd était la principale chaîne de télévision indépendante.  A travers trois personnages principaux, ce film nous plonge dans le quotidien des journalistes qui se battaient encore il y a peu pour exercer leur métier librement. Tout au long de ce documentaire tourné en immersion au sein de la rédaction, se pose cette question cruciale : comment résister et continuer à faire de l'information libre dans un pays autoritaire ? Aujourd’hui, cela semble devenu quasi impossible. La chaîne avait continué à couvrir l’intervention de l’armée russe en Ukraine malgré l’interdiction de Poutine. Mais aujourd’hui les voix de Dodj se sont tues. La directrice de la chaîne, Natalia Sindeïeva, l’a annoncé elle-même : Dodj interrompt ses activités. Ce documentaire fait aujourd’hui figure de document historique.

Un film produit par Petit à Petit Production et Dérives en coproduction avec la RTBF et Arte France Télévision