En novembre dernier, Fabio Quartararo nous avait quitté la tête basse. Auteur d'un début de saison de rêve, le pilote Petronas était ensuite incapable de soutenir la pression inhérente à ce nouveau statut. Détruit psychologiquement et mentalement, le Français se posait des questions avant de rejoindre l'équipe officielle Yamaha. Une équipe où il allait prendre la place de son idole de jeunesse, Valentino Rossi. Tout cela, c'était il y a cinq mois...
Quartararo lance sa saison à Doha...
Au Qatar, El Diablo retrouve ses "sensations" espagnoles version Jerez de la Frontera 2020. Une cinquième place lors de la manche inaugurale puis une démonstration de force sure le même tracé, huit jours plus tard. Face à l'armada Ducati, le Niçois donne la plénitude à son talent. Jusqu'au bour il résiste aux assauts de son compatriote, Johan Zarco et Jorge Martin, les deux pilotes du team Pramac. Dans son box, il marque déjà son territoire. Son équipier, Maverick Vinales est prévenu...et dire que l'Espagnol espérait une saison moins oppressante après le départ de Rossi ! En terre qatarie, Quartararo s'est posé en candidat au titre en affirmant immédiatement ses prétentions. Il aborde le Grand Prix du Portugal avec un moral au zénith.
Portimao, la revanche...
A la rue en novembre, Quartararo a chassé ses vieux démons sur le circuit toboggan de l'Algarve. Dès le début du week-end, il se montre à son avantage et il enfonce encore le clou lors de la qualification.
Il signe la pole, la onzième de sa carrière, mais ce meilleur chrono lui laisse un goût amer. " Cette pole, elle revenait à Francesco Bagnaia. Il était plus rapide que moi. Il est pénalisé par un drapeau jaune qu'il n'a pas respecté mais qu'il ne pouvait pas voir."
La grande classe, celle que dégage un homme en confiance et cela va se vérifier en course, vingt-quatre heures plus tard.
Notre consultant, Didier de Radiguès confirme cette impression :" Quartararo nous donne le sentiment d'avoir bien pris le train en marche cette saison. Je crois que cette victoire au Qatar lui a enlevé un gros poids sur les épaules, une grosse pression. Il est maintenant capable de donner le maximum et même mieux que ce que Rossi a réussi au guidon de cette même Yamaha, la saison passée."
Pendant vingt-cinq tours, Quartararo maîtrise son sujet à la perfection. Il observe ses adversaires puis porte l'estocade décisive à quelques encablures de l'arrivée. Quartararo est arrivé et il le crie haut et fort. "Ces deux dernières courses ont été fantastiques. Je ne me suis jamais senti aussi bien. Je sens qu'on peut encore faire plein d'autres victoires."
Yamaha-Quartararo, le ticket gagnant pour la saison 2021, beaucoup d'observateurs le pensent. Nous faisons partie de ceux-là mais il faudra confirmer sur la longueur du championnat.
La révolte à Jerez dans quinze jours...
Si Quatararo annonce la couleur, ses adversaires ne vont attendre les bras croisés. Dans deux semaines, en Andalousie, la réaction va venir de la concurrence. En tête de pont, les Ducati qui n'ont pas vraiment répondu à l'attente. Didier de Radiguès retenait la chute de Johan Zarco qui semblait être en mesure de décrocher un nouveau podium mais la déception pour Francesco Bagnaia, parti du milieu de la grille après sa pénalité. Déception aussi pour notre consultant avec Alex Rins, à la faute alors qu'il ambitionnait un premier accessit...son équipier, Joan Mir sauvait la mise pour Suzuki en grimpant sur la troisième marche du podium.
L'autre image forte de ce dimanche ce sont les larmes de Marc Marquez. De retour en compétition après une traversée du désert forcée de 265 jours, le sextuple champion du monde a bluffé tout le monde.
Entouré par tous les médias présents en Algarve dès le jeudi, Marquez allait monter en puissance mais tout en restant en permanence à l'écoute de son corps. Récompensé sur la ligne d'arrivée par une excellente septième place, il va retrouver le circuit de tous ses malheurs dans quinze jours avec une envie décuplée de bien faire et montrer qu'il ne veut pas laisser filer Quartararo au championnat.
Après ce troisième Grand Prix de la saison, l'Espagnol accuse un retard de 52 points sur Quartararo et il en reste, à ce jour, encore 400 à distribuer. Impossible n'est pas français...impossible n'est pas espagnol, non plus !