Souvent, Rafael Nadal a été blessé et toujours, il est revenu. Mais quelque chose semble avoir changé dans sa détermination, mercredi après la nouvelle douleur à la hanche qui l'a conduit à une inévitable élimination au deuxième tour de l'Open d'Australie.
"Ça fait mal, comme toujours. Mais maintenant, la coupe commence à être pleine et il va y avoir un moment où elle va déborder"... L'Espagnol de 36 ans ne pouvait pas cacher sa lassitude après avoir quitté, en boitant et battu (6-4, 6-4, 7-5 par l'Américain Mackenzie McDonald), la Rod Laver Arena où douze mois plus tôt, il avait vécu l'un des plus inespérés succès de sa carrière.
En janvier dernier, revenant de six mois d'interruption pour soigner un brusque réveil à Roland-Garros de sa douleur au pied gauche, atteint depuis des années du syndrome de Müller-Weiss, le Majorquin avait renversé une finale contrôlée par Daniil Medvedev pour porter contre toute attente à 21 le record de titres du Grand Chelem (qu'il a ensuite amélioré à 22 à Roland-Garros).
Alors cette année, lui le tenant du titre, il a refusé d'abandonner face à McDonald, même si à partir de la fin du deuxième set, il savait la messe dite.
Par philosophie, par amour du sport et du tennis, par respect pour son adversaire, parce que "c'est mieux comme ça", mais il s'est rapidement avoué "détruit mentalement".
Au-delà de l'élimination, l'inquiétude commence à poindre dans les déclarations du roi de la terre battue qui martyrise son corps sur le circuit professionnel depuis 2001.