Vingt ans après leur chute, les talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan à la suite d’une offensive fulgurante. L'internationale danoise Nadia Nadim, aujourd'hui âgée de 33 ans, avait à l'époque quitté le pays quelques mois plus tôt, après l'exécution de son père, le général de l'armée afghane Rabani Khan.
Après avoir transité par le Pakistan et l'Italie, Nadia Nadim et le reste de sa famille (sa mère et ses quatre sœurs) ont débarqué, cachées dans un camion, dans une petite ville danoise alors qu'elles pensaient se rendre à Londres. Et c'est dans un camp de réfugiés, au Danemark, qu'elle a appris à jouer au football...
"Il y avait dans ce camp des enfants de notre âge, et après l'école, soit on jouait à cache-cache, soit on jouait au foot sur une pelouse très bosselée, où il y avait deux buts complètement déglingués, se rappelle Nadia Nadim dans une lettre ouverte publiée sur The Players' Tribune. Et j'adorais ça ! J'ai passé des heures et des heures à essayer de dribbler les garçons."
Après avoir rapidement grimpé les échelons au Danemark et mis à profit son adolescence pour aiguiser ses talents de joueuse offensive, elle a multiplié les expériences à l'étranger dès 2014 (Sky Blue FC, Portland Thorns FC aux Etats-Unis) avant de rejoindre les prestigieux clubs de Manchester City (2018) et du PSG (2019-2021).
Nadia Nadim a fait ses adieux à Paris à la fin de la saison dernière après avoir remporté le titre national et sorti son autobiographie, De réfugiée afghane à superstar du foot. Elle est retournée aux Etats-Unis, où elle porte désormais les couleurs du Racing Louisville FC.
Véritable star de l'équipe nationale danoise (près de cent sélections, près de quarante buts), Nadia Nadim est également ambassadrice de l'UNESCO et étudiante en médecine. "Après ma carrière dans le football, j'aimerais travailler dans la chirurgie reconstructrice", souligne-t-elle sur son profil Linkedin.
Véritable source d'inspiration pour de nombreuses personnes à travers le monde, elle rappelait encore dernièrement, au sujet des réfugiés, que "personne ne quitterait de son plein gré sa maison, ses amis, ses proches, pour se rendre quelque part où il risquerait de ne pas être accepté."