Nafissatou Thiam va épingler un dossard pour la première fois depuis le Mémorial Van Damme, en septembre. Après son doublé Monde-Europe, la double championne olympique de l’heptathlon a décidé de modifier ses habitudes. Entraîneur, lieu de vie, tout a changé ou presque.
Ma préparation n’est pas finie
Au départ d’un nouveau cycle aux côtés de Michael Van der Plaetsen, Nafi a quand même décidé de venir à l’Euro. "J’avais envie de m’amuser un peu. J’ai fait du bon travail. C’est chouette aussi de couper les périodes d’entraînement et de faire un peu de compétition. On peut juger et orienter l’entraînement avec ce que l’on fait tous les jours. Mais c’est bien aussi d’avoir une compétition avec de l’adrénaline. Ça permet de se tester et d’avoir des informations intéressantes pour la suite de la préparation. L’objectif pour moi, ce sont les Jeux. Faire un stop ici permet d’avoir de bonnes informations pour la suite. Ce championnat est vraiment un outil pour moi. Cela fait quatre mois dans un nouvel environnement. C’est encore tôt. Ma préparation n’est pas finie. Elle est en cours", souligne-t-elle.
Le fait d’être en Afrique du Sud me permet aussi de mettre un peu plus de distance sur cette pression et toutes ces attentes qui pesaient sur moi.
Même si elle se présente en Turquie sans préparation spécifique, Nafi postule au podium eu égard à ses états de services. Depuis son couronnement à Rio, l’athlète du RFCL a participé à neuf grands championnats. Bilan : 9 médailles dont 8 titres.
"J’ai ce statut. Et on attend beaucoup de moi", reconnaît La Rhisnoise. "J’ai commencé ce chemin, ce processus. Et il faut que je sois patiente avec moi-même tant du côté sportif que du côté humain. Le fait d’être en Afrique du Sud me permet aussi de mettre un peu plus de distance sur cette pression et toutes ces attentes qui pesaient sur moi. Je suis vraiment focus sur mes objectifs et sur ce que j’ai à faire. Il y a des épreuves – comme le poids – sur lesquelles je me sens bien parce que j’ai la répétition. Et d’autres -comme les sauts- où j’ai moins de répétitions. Parce que je suis arrivée avec des soucis. Et le plus important était de les soigner."
Le nouveau duo Thiam-VDP doit encore trouver ses marques. "Je pense que c’est bien aussi pour Michael et moi d’avoir un premier championnat ensemble. Et que ce ne soit pas un championnat vraiment "décisif". On apprend à se connaître à l’entraînement, mais il faut aussi apprendre à se connaître en compétition."
Nafi reste Nafi. Elle veut d’abord se concentrer sur elle-même et voir où cela la mènera. "Ça a bien fonctionné jusqu’ici", sourit-elle. "Ça ne sert à rien de se concentrer sur des choses que tu ne peux pas contrôler. J’ai mes objectifs en tête. Je sais par quelles étapes il faudra passer. Je sais qu’il faudra être patiente. Il n’y a pas de souci. J’ai l’esprit en paix. Je suis contente d’être ici et ça va être sympa".
En Turquie Nafi devra faire face à une solide concurrence, emmenée par Noor Vidts, championne du monde en titre, et la Polonaise Adrianna Sulek, meilleure européenne de l’hiver.