Dans certaines familles, on s’attend peut-être à un heureux événement dans les heures qui viennent. Une naissance à venir qui s’accompagne quelques fois de requêtes un peu plus surprenantes. Des futurs parents demandent parfois aux équipes médicales d’essayer que la naissance ait lieu le 1er janvier au soir plutôt que le lendemain. "Je ne dirais pas que c’est systématique, loin de là. Mais c’est vrai que de temps en temps ça arrive", confie Pascal Vandenhouweele. Il est responsable infirmier et sages-femmes à l’hôpital Iris-Sud d’Ixelles, en Région bruxelloise.
Certains de ses collègues lui ont confirmé avoir déjà reçu explicitement pareilles demandes de futurs parents. Dans son cas à lui, c’était un peu plus subtil. "Je me rappelle avoir entendu, dit un peu sur le ton de la blague que, pour finir, c’était une bonne chose que cet enfant soit né en toute fin d'année, plutôt que la suivante, en vue de la déclaration d’impôt".
Et oui, l’avantage espéré dans ce cas est fiscal. Une naissance au plus tard le 1er janvier à 23h59 permet aux parents de remplir leur déclaration d’impôt suivante comme si l’enfant avait déjà été à leur charge durant toute l’année écoulée. "Et un enfant à charge donne droit à une réduction d’impôt aux parents", explique Marc Van Thournout, expert-comptable fiscaliste et membre du Conseil de l’ITAA, l’Institute for Tax Advisors and Accountants. "Imaginons que c’est le premier enfant. Vous aurez alors une réduction de votre base fiscale de 1650 euros. Cela passe à 4240 euros de réduction pour le deuxième (+2590 € pour le deuxième) et 9500 euros avec le troisième, soit un supplément pour le troisième enfant de 5260 €. A partir du quatrième enfant, ce sera 5860 € d’avantage.
On peut évaluer la différence en net pour un couple avec plus de 20.000 € de revenus imposables à 1034.16 € pour le premier enfant, 981.19 € pour le deuxième et 2251.28 € pour le troisième".