Les deux téléphones de Nataliya n’arrêtent pas de sonner. Depuis Bruxelles, cette pianiste ukrainienne se démène sur tous les fronts. Une famille qui arrive d’Ukraine. Nataliya file à la gare. Les drapeaux ukrainien, belge et européen sont accrochés à son rétroviseur.
Dès les premiers jours de la guerre, Nataliya Chepurenko a rassemblé des dizaines de familles prêtes à héberger des réfugiés. L’école de musique Tchaikovsky, qu’elle a fondée il y a pile 20 ans, s’est transformée en point de collecte d’aide humanitaire. "On a d’abord récolté des dons pour les envoyer en Ukraine mais désormais, explique-t-elle à l'équipe de VEWS, il y a tellement de gens qui arrivent ici avec presque rien, qu’il nous faut les aider à trouver des vêtements et tout ce dont ils ont besoin".
"Les citoyens agissent en attendant que les autorités prennent le relais", explique Nataliya un peu exaspérée par la lenteur des institutions face à l’urgence. "Des familles ont passé des nuits dehors devant les centres d’enregistrement", insiste-t-elle.
Nataliya Chepurenko est arrivée en Belgique, il y a 24 ans, pour y poursuivre sa carrière de musicienne. Elle a accompagné au piano de prestigieuses compagnies de danse et de ballet. C’est lors d’un concert qu’elle a rencontré son mari. Alexy vient de Saint-Pétersbourg. Il n’a pas de mots assez durs pour qualifier le régime de Vladimir Poutine. "Alexy a toujours été à mes côtés", dit-elle alors qu’il charge le coffre de sa voiture d’aide destinée à l’Ukraine.
"Ici, pour nous, c’est un pays inconnu", nous confie Liubov arrivée de Kiev avec sa fille Tania après avoir trouvé le numéro de Nataliya sur un groupes Facebook. Quand elles sont descendues du train, Nataliya les attendait avec Sabine qui les héberge désormais dans sa maison de Schaerbeek.