Nations League - Belgique-France : les 5 raisons d'y croire... ou pas

ROMELU LUKAKU

Eden Hazard pétait la forme l’été 2018, Kevin De Bruyne marchait aussi sur l’eau. Mais Romelu Lukaku a pris, lui, une dimension stratosphérique : snobé (voire maltraité ?) par José Mourinho à Manchester United, Big Rom a chaussé ses bottes dans la Botte et y est devenu un prédateur redoutable, affamé, infatigable… et surtout régulier. Buteur en série de l’Inter, il a emmené son costume à Stamford Bridge... quand bien même la gâchette est humide ces dernières semaines. Heureusement, Rom frappe comme un damné avec les Diables : 27 buts en 26 caps depuis Saint-Pétersbourg ! 

LA MATURITE TACTIQUE

Piégés par le bloc bas bleu à Saint-Pétersbourg, aveuglés par les louanges sur leur jeu pétillant et leur propre possession de balle (60%), les Diables avaient buté sur leur manque de plan B tactique. Ils ont, depuis, gagné en lucidité et en vécu : ils sont toujours capables d’imposer leur jeu dominant mais ils ont progressé en perte de balle et en rendement. Le bénéfice de l’expérience internationale… et d’une défaite très longue à digérer.     

THIBAUT COURTOIS

La pieuvre est devenue un monstre de titane : parfois remis en cause à Madrid lors de ses deux premières saisons, Thibaut Courtois a atteint ces derniers mois un niveau qui le situe tout en haut sur la planète des portiers.

MBAPPE ET GRIEZMANN AU RALENTI

La folie Leo Messi à Paris d’un côté, et de l’autre un départ du Barça par la toute petite porte: le début de saison de Kylian Mbappé et d'Antoine Griezmann est parsemé de doutes, de faux départs… et de bouderies. Méconnaissable à Bruges, le sprinteur de Paname semble traîner l’échec de son vrai-faux transfert au Real. Retourné à l’Atletico, le régisseur des Bleus recherche toujours sa meilleure forme.

LE DESIR DE REVANCHE

Rarement un match de football aura creusé autant le schisme que la demi-finale de 2018 : déluge de commentaires haineux, confinant aux plus bas instincts de racisme primaire, les propos d’après-défaite ont réveillé quelques vieilles velléités agressives bien éloignées de l’habituelle tchatche bienveillante entre Belges et Français. Privés de leur rêve de trophée en Russie au bout d’un match frustrant, les Diables veulent gommer l’Histoire à Turin. Quand bien même Axel Witsel & Cie martèlent que de seum, il n'est pas (plus ?) question.

KARIM BENZEMA

Plus que jamais (et sans manque de respect à notre Romelu national… qui dit d’ailleurs pareil !), le grand barbu de Bernabeu apparaît comme l’attaquant le plus complet du monde à l’heure actuelle. Si le duo Lewandowski-Ronaldo incarne l’instinct du prédateur, Mbappé le coup de rein inarrêtable et Messi le coup de patte imparable, Karim Benzema cumule tout : l’œil du rapace, le crochet meurtrier, le dribble chaloupé, la course effrénée, le jeu dos au but et la frappe atomique. On se pâme de plaisir devant la combinaison intégrale de l’ex-paria version sextape. Sauf ce jeudi.

LA DEFENSE DES DIABLES

Si l’axe défensif français Varane-Kimpembe ne donne pas les mêmes garanties de rigueur que le duo Varane-Umtiti en 2018, la lenteur de la défense belge reste un thème permanent de réflexion… et d’inquiétude. Même face à d’aimable Estoniens, les arrières belges semblent lents et fébriles : que dire dès lors face aux flèches hexagonales ? Même si leur expérience reste un trésor inestimable, les Jan Vertonghen, Toby Alderweireld et autre Thomas Vermaelen (retenu au Japon) subissent plus que jamais la ligne du temps et le poids du vieillissement.

LE DUO POGBA/KANTE. Pour l’amateur de foot, c’est un ravissement pour l’œil et le ventre. Quand il n’est pas dérouté sur son Instagram, Paul Pogba rayonne dans l’entrejeu bleu bien plus qu’il ne le fait en club. L’Euro a remis au premier plan les capacités de leader du grand Pollo, son talent pour casser les lignes... et bien sûr sa grande frappe. Et dans son dos, N’Golo Kanté a rappelé aux distraits qu’il est bien la fourmi la plus rapide et la plus clairvoyante au monde quand il s’agit de désosser le jeu adverses. Juste jeudi (mais, promis-juré, juste jeudi…), on ne regrettera pas l’absence pour blessure d’un des prétendants au prochain " Ballon d’Or ".

DIDIER DESCHAMPS. On peut sourire de ses dentales refaites, de son timbre lénifiant et de son accent mâtiné des Guignols de l’Info : Didier Deschamps sait ce que signifie organiser une équipe, animer une vie de groupe… et surtout gagner ! Multi-titré comme joueur, puis comme entraîneur, la Dèche n’a connu la dèche… que lors des deux derniers Euros. Et sait mieux que quiconque que Victoire ne rime pas toujours avec Esthétique : vu comme ça, réalisme, efficacité... et petites crasses diverses campent aussi les mamelles du succès. N’en déplaise aux romantiques… comme Roberto Martinez ?

LA CULTURE DE LA GAGNE. Apprendre à gagner : la fameuse petite marche qui sépare souvent les éternels prétendants (qui a dit les losers ?) des champions couronnés. " France Quatre-Vingt Dix-Huit " a magistralement joué les déclics outre-Quiévrain, pour une Nation habituée, jusque là, à entasser les miettes des finales perdues. Notre génération dorée à nous, la belge, attend toujours ce trophée qui viendrait combler la place vide, régulièrement époussetée, de l’armoire à Grand-Mammy. La fameuse différence entre la sourde frénésie (aka la peur de gagner ?) des éternels affamés... et la cool attitude des gourmands déjà repus ?