Mohamed Djafari, un Afghan vivant en Allemagne, confie à l’Agence France Presse que sa cousine de 40 ans lui a téléphoné juste avant 4 heures du matin dimanche. "Elle m’a dit : on est sur le point d’arriver, on voit la plage ; on voit les lumières", se remémore-t-il. Elle l’a ensuite rappelé en disant : "S’il te plaît Mohamed, viens m’aider, je ne sais pas quoi faire".
L’embarcation s’est brisée non loin du rivage, peut-être en heurtant un banc de sable, plongeant tous les passagers dans les eaux glacées de la mer en furie.
La cousine de Mohamed Djafari fait partie des survivants, tout comme son fils de dix ans. Tous deux sont hospitalisés. Sa fille de 17 ans a en revanche perdu la vie, tandis que sa fille de sept ans est toujours portée disparue. "J’ai fait 22 heures de route, avec l’espoir que les enfants soient encore vivants", souffle-t-il.
Une quinzaine de mineurs figurent à ce stade parmi les victimes. 80 passagers originaires d’Afghanistan, du Pakistan, de Somalie et de Syrie ont survécu, mais d’autres migrants sont encore portés disparus.
C’est l’un des accidents les plus tragiques survenus en Méditerranée centrale, considérée comme l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde. Cela n’empêche pas des dizaines de milliers de migrants et demandeurs d’asile de continuer à l’emprunter chaque année pour essayer de trouver une vie meilleure en Europe.