La Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe a rappelé à l’ordre mercredi la France et le Royaume-Uni après le naufrage qui a causé la mort de 27 migrants, réclamant l’aménagement de voies d’accès sûres et légales dans le cadre de la coopération entre les deux pays.
"Le Royaume-Uni et la France devraient veiller à ce que les droits de l’homme des réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants occupent une place centrale dans les mesures prises face au problème des traversées de la Manche", affirme ainsi Dunja Mijatovic, dans des lettres adressées à la ministre de l’Intérieur britannique et au ministre de l’Intérieur français.
Ces missives font suite au naufrage le 24 novembre d’une embarcation de migrants qui tentaient de gagner l’Angleterre en traversant la Manche : au moins 27 personnes sont mortes dans cet accident.
Mme Mijatovic, qui fait part de sa "profonde tristesse" et de sa "consternation" face à ce drame, regrette que les premières réactions ont souvent consisté en des mesures répressives, "alors que la question sous-jacente du manque de voies de migration sûres et légales et les autres aspects de la situation relatifs aux droits de l’homme étaient rarement évoqués".
La commissaire souligne qu’il n’existe actuellement "aucun cadre qui permettrait aux personnes se trouvant en France de demander l’asile ou d’invoquer le droit de séjourner au Royaume-Uni pour d’autres motifs. Or, si ces personnes avaient une telle possibilité, elles ne tenteraient plus de traverser la mer par des voies dangereuses et irrégulières".