Coupe du Monde 2022

Ne jamais sous-estimer le coeur d’un Japonais !

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L’image a fait le tour du monde en une fraction de secondes. Celle de tous les réservistes japonais qui déferlent en bord de touche et courent à l’unisson vers le poteau de corner. Quelques secondes plus tôt, Asano a donné l’avance au Japon d’une frappe dans un angle impossible. Les Nippons mènent alors 1-2 face à l’Allemagne, certes, mais il reste un gros quart d’heure. Voire une bonne demi-heure avec les arrêts de jeu.

Rien n’est donc fait. Les Allemands, jamais aussi dangereux que quand ils sont dos au mur, peuvent encore revenir. Mais les Japonais s’en contre-tamponnent. Ils célèbrent ce 2e but comme s’ils venaient de remporter une séance de tirs au but irrespirable. En fonçant d’une traite vers leur ange gardien, leur buteur.

Ils sont comme ça les Japonais. Un pour tous et tous pour un dans ces terres démunies d’égos où chacun oeuvre pour le bien du collectif, dans la vie comme dans le sport. "Dans un sport individuel, ça peut évidemment être négatif puisqu’aucun athlète japonais n’a l’égo pour sortir du lot. Mais dans un sport collectif, même s’il n’y a pas de superstar dans l’équipe, cette absence d’égo peut faire des miracles" analysait d’ailleurs Alex Teklak sur le plateau après la rencontre.

De miracle il sera sans doute question ce mercredi après-midi dans les médias japonais. Parce que pendant 45 minutes, et à l’image d’une Arabie Saoudite qui a connu le même sort face à l’Argentine, les Nippons ont subi. Passifs, quasiment incapables de contrer une Mannschaft supérieure individuellement.

But annulé de Havertz, grosse occasion pour Musiala, poteau pour Gündogan, pendant une mi-temps, les Allemands ont surdominé des Japonais qui n’existaient que par trop brèves intermittences. Mais ils ne sont jamais parvenus à planter le 2e but. Grossière erreur. Côté japonais, on a laissé passer l’orage, s’unissant derrière en profitant, aussi, d’une certaine suffisance allemande.

Coaching gagnant… et ça change tout !

Ne jamais sous-estimer le coeur d’un Japonais !
Ne jamais sous-estimer le coeur d’un Japonais ! © AFP or licensors

Après la pause, le match s’est ensuite aussi joué sur le petit banc. Ce petit banc où Hansi Flick a peut-être fait quelques mauvais choix tactiques en sortant Gündogan puis Musiala, sans doute ses deux meilleurs hommes.

De son côté, Moriyasu, le sélectionneur japonais, a lui fait tous les bons choix. En changeant d’abord de système et en ajoutant un 5e homme derrière pour densifier son axe. Puis en faisant monter tour à tour Mitoma, Doan et Asano, tous impliqués sur les deux buts japonais.

Le Japon a sa propre remontada et elle est tout aussi belle

C’est aussi ça une Coupe du monde, ça se joue sur des détails. Trop suffisante, peut-être trop présomptueuse alors que sa défense montrait déjà quelques signes de faiblesse, l’Allemagne s’est tirée une balle dans le pied. En ne plantant pas ce but du break, elle s’est exposée au réveil japonais.

Réveil qui s’est donc matérialisé en fin de match. Alors qu’ils avaient quitté la Coupe du monde 2018 sur la plus grande désillusion de leur histoire, victimes de la remontada belge, les Japonais ont conjuré le sort. En s’offrant un autre grand favori au terme de leur propre remontada.

Parce que ce mercredi, c'est l'Allemagne qui a perdu, certes. Mais c'est aussi le Japon qui a gagné en y croyant jusqu'au bout. On ne le répètera donc jamais assez : ne jamais sous-estimer le coeur d’un Japonais, bordel !

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