L’image a fait le tour du monde en une fraction de secondes. Celle de tous les réservistes japonais qui déferlent en bord de touche et courent à l’unisson vers le poteau de corner. Quelques secondes plus tôt, Asano a donné l’avance au Japon d’une frappe dans un angle impossible. Les Nippons mènent alors 1-2 face à l’Allemagne, certes, mais il reste un gros quart d’heure. Voire une bonne demi-heure avec les arrêts de jeu.
Rien n’est donc fait. Les Allemands, jamais aussi dangereux que quand ils sont dos au mur, peuvent encore revenir. Mais les Japonais s’en contre-tamponnent. Ils célèbrent ce 2e but comme s’ils venaient de remporter une séance de tirs au but irrespirable. En fonçant d’une traite vers leur ange gardien, leur buteur.
Ils sont comme ça les Japonais. Un pour tous et tous pour un dans ces terres démunies d’égos où chacun oeuvre pour le bien du collectif, dans la vie comme dans le sport. "Dans un sport individuel, ça peut évidemment être négatif puisqu’aucun athlète japonais n’a l’égo pour sortir du lot. Mais dans un sport collectif, même s’il n’y a pas de superstar dans l’équipe, cette absence d’égo peut faire des miracles" analysait d’ailleurs Alex Teklak sur le plateau après la rencontre.
De miracle il sera sans doute question ce mercredi après-midi dans les médias japonais. Parce que pendant 45 minutes, et à l’image d’une Arabie Saoudite qui a connu le même sort face à l’Argentine, les Nippons ont subi. Passifs, quasiment incapables de contrer une Mannschaft supérieure individuellement.
But annulé de Havertz, grosse occasion pour Musiala, poteau pour Gündogan, pendant une mi-temps, les Allemands ont surdominé des Japonais qui n’existaient que par trop brèves intermittences. Mais ils ne sont jamais parvenus à planter le 2e but. Grossière erreur. Côté japonais, on a laissé passer l’orage, s’unissant derrière en profitant, aussi, d’une certaine suffisance allemande.