Vivre de sa plume. Voilà un rêve que caressent de nombreux écrivains, amateurs ou non, à travers le monde. Mais cette activité n’est plus aussi rémunératrice qu’avant, selon une nouvelle étude réalisée conjointement par l’agence britannique CREATe et l’université de Glasgow.
Les deux organisations ont sondé 60.000 écrivains sur leurs conditions de vie, afin de suivre l’évolution socio-démographique d’un secteur en proie à de nombreuses difficultés. Elles ont reçu 2759 réponses, dont la plupart proviennent d’individus qui n’arrivent pas à vivre de leur plume.
En effet, la majorité des écrivains doivent exercer plusieurs activités professionnelles pour arriver à joindre les deux bouts, surtout depuis l’épidémie de Covid-19. Cette précarisation de la profession se ressent dans les chiffres. Les auteurs professionnels – c’est-à-dire ceux qui dédient au moins 50% de leur temps à l’écriture – ont vu leur salaire annuel passer, en moyenne, de 17.608 livres sterling (environ 20.400 euros) à 7.000 livres sterling (8.100 euros) entre 2006 et 2022.
Cette baisse considérable pousse de nombreux écrivains à délaisser l’écriture, même après des années de carrière. "Écrire me semble, aujourd’hui plus que jamais, un luxe que je ne peux pas me permettre. Mes livres ne me rapportent qu’un salaire dérisoire et, bien que ce soit ma passion, je dois me résoudre à la mettre de côté pour pouvoir payer mon loyer", a déclaré l’un d’entre eux, sous couvert d’anonymat.
Certains se tournent vers des activités en lien avec l’écriture plus rémunératrices comme le journalisme et le copywriting ("rédaction de texte", en français), ou se réorientent totalement. "Je suis dans l’édition depuis 1993. J’ai écrit plus d’une centaine de livres, et j’en ai édité 300 autres. La semaine prochaine, je commence à travailler dans les assurances, grâce à un ami. C’est un crève-cœur", confie un participant de l’étude.