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Négociations chez Engie à Bruxelles : la grève est suspendue pour le moment

© Claire Verstraete - RTBF

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Par Jean-François Noulet, avec S. Lepage, M. Joris et Belga

Une action de grève était en cours ce mercredi matin au siège de la société Engie, à Bruxelles, près de la Gare du Nord. Cette action était l’une des actions programmée par la "CSC bâtiment-industrie et énergie" alors que des négociations avec la direction d’Engie Electrabel semblaient être dans l’impasse. En début de soirée Ben Bellekens, représentant syndical de la CSC, a annoncé que le mouvement de grève était suspendu. Les pourparlers reprendront vendredi.

Depuis environ deux semaines, les syndicats négocient avec la direction d’Engie Electrabel afin de revoir "les mesures draconiennes qui ont entraîné le licenciement d'employés pour faute grave et infligé des sanctions sévères à d'autres employés en raison d’irrégularités dans le service clients et ventes", indique le syndicat chrétien. Selon les chiffres communiqués par le syndicat à la RTBF, 15 employés ont été licenciés. Le sort d'un seizième employé actuellement en congé de maladie serait incertain.  24 autres employés ont fait l'objet de sanctions sévères. 

Ces sanctions concernaient des employés qui auraient prolongé des contrats fixes en faveur de certains de leurs collègues et ce, après la date limite définie par la direction.

Pour les syndicats, la direction a fait le choix de la confrontation

Pour les syndicats, l’approche de la direction d’Engie suscite l’incompréhension. "Des erreurs ont été commises, mais c’est une question de responsabilité partagée", précise Ben Bellekens, secrétaire régional de la CSC bâtiment – industrie & énergie. Il affirme qu’il existe de nombreuses exceptions à l’interdiction des contrats de fourniture d'énergie à durée indéterminée et une "multitude de processus de travail et de communications" qui a entraîné une confusion parmi le personnel du service clients et ventes.

Au cours des deux dernières semaines, la CSC indique que des arrêts de travail ont eu lieu dans les services clients à Gand, Namur et Gosselies. La CSC précise en outre que les syndicats ont demandé à un médiateur social d’intervenir mais la direction, toujours selon les représentants des travailleurs, a rejeté ses recommandations. "La direction semble opter pour une stratégie de confrontation et vouloir éviter toute solution dans ce conflit. La recommandation du médiateur social offrait pourtant la possibilité de rétablir la confiance auprès du personnel et de réinstaurer la paix sociale", souligne Ben Bellekens.

Du côté syndical, on demande la levée des licenciements prononcés contre les 15 employés concernés.  Pour ce qui est des sanctions infligées aux employés, les syndicats souhaitent des sanctions moins disproportionnées et plus évolutives. 

Face à ce blocage, des militants de la CSC avaient installé, ce mercredi matin, un piquet de grève au siège d’Engie Electrabel à la Gare du Nord, à Bruxelles. Les syndicats socialiste de la FGTB et libéral de la CGSLB soutiennent les actions menées par la CSC.

La direction d'Engie regrette ces actions

La direction d'Engie a réagi par email à une demande de réaction formulée par la rédaction de la RTBF.  Par rapport aux employés licenciés, Engie estime qu'ils "ont effectué des opérations irrégulières dans notre système de gestion des contrats d'énergie, en violation de l'éthique et des instructions de notre entreprise et ce en vue de s’octroyer entre collègues de manière rétroactive des contrats à prix fixes".

Quant aux discussions avec les syndicats, Engie précise que "ces dernières semaines, la direction a montré sa volonté de dialogue et ses efforts pour résoudre le conflit en cours", mais que "malheureusement, les fréquentes consultations n'ont pas encore abouti à une solution". Engie dit regretter "profondément cette situation" et faire tout son possible "pour limiter l'impact pour nos clients".

Ce mercredi, direction et syndicats d'Engie se sont rencontrés pour tenter d'aplanir les différents.  Des propositions ont été faites aux syndicats. 

Suite à ces consultations, "la direction est prête à revoir le caractère des licenciements, notamment le motif de faute grave", a déclaré M. Bellekens. Reste à voir si les licenciements seront annulés.

"Deux options sont envisagées pour chaque employé concerné : la résiliation du contrat d'un commun accord, ou l'attribution d'un autre poste au sein du groupe accompagné, malgré tout, de sanctions", a confirmé une porte-parole.

"Nous considérons cela comme une ouverture", a expliqué le syndicaliste. "Nous espérons que cela permettra de rétablir la sérénité dans les services aux clients."

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