Cinéma

Némo, voilà 20 ans qu’il fait le (poisson) clown !

Dory et Marin, partis à la recherche de Némo

© Pixar

Par Nicolas Buytaers

Sorti le 18 mai 2003, "Le monde de Némo" des studios Pixar a révolutionné l’animation par son souci du détail. Petite plongée dans ses coulisses et vos souvenirs…

J’ai des troubles de la mémoire immédiate…

D’après ses dires, Dory a une mémoire de poisson rouge. Pourtant, Dory est un poisson chirurgien comme nous pouvons en trouver dans la Grande Barrière de corail. Nous sommes donc bien loin de cette eau douce, cette eau privilégiée pour les poissons rouges. Dory c’est aussi l’une des héroïnes de cet excellent film d’animation qu’est "Le monde de Némo". Sorti le 18 mai 2003, il y a 20 ans jour pour jour, afin de rafraîchir nos mémoires, replongeons dans les coulisses de cette histoire colorée proposée par les studios Pixar.

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Némo est un jeune poisson-clown comme les autres… et ce malgré sa nageoire atrophiée. Il n’a qu’un rêve : parcourir les océans, partir à la découverte de ces mondes incroyablement… bleus ! Marin, son père, est d’un autre avis. Terriblement peureux et craintif pour son fils (surtout depuis la mort de son épouse), il confond surprotection et amour paternel. Notez qu’il y a de quoi être inquiet. Pour prouver sa valeur, Némo a relevé un drôle de défi, aller toucher un bateau des plus mystérieux. Un bateau plein de plongeurs dont un (un dentiste) qui le récupère pour son aquarium. Marin part donc à la recherche de son fils et sur sa route, il croise Dory. À deux, ils vont traverser les océans…

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Dans cette histoire, vous retrouvez pas mal d’émotions, de rires, d’aventures et de la poésie aussi. "Le monde de Némo" nous raconte comment nous pouvons surmonter nos peurs, affronter l’inconnu sans trembler… grâce au soutien de l’autre. Ce film revient encore sur la confiance, celle que nous devons accorder à nos enfants pour qu’ils grandissent bien ; celle que nous devons recevoir des autres pour nous sentir bien, en sécurité.

De véritables poissons ont servi de modèles aux animateurs de chez Pixar
De véritables poissons ont servi de modèles aux animateurs de chez Pixar © Pixar

Petit bémol face au succès du film à sa sortie. Les aquariophiles et autres responsables d’animaleries s’en souviennent encore. À l’époque, les ventes de poissons clowns avaient quintuplé. L’offre ne suivait pas la demande. Et certains spécialistes refusaient même à leurs clients de leur vendre de petits Némo. Un poisson clown n’est pas un jouet. Némo, ce n’est pas Woody !

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Pour leur 5e long métrage animé ("Némo" suit "Monstres et Cie" en 2001 et précède "Les Indestructibles" en 2004), les studios Pixar mettent une fois de plus les petits plats dans les grands ou plutôt les petits poissons dans les grands océans. Le goût du détail, la voilà la marque de fabrique de cette nouvelle usine à rêves (située à Emeryville, juste en face de San Francisco, une petite localité qui, historiquement parlant, vivait du ramassage des palourdes dans la baie). Des détails magnifiés pour chaque nouvelle production d’une évolution technologique avec des programmes informatiques encore et toujours plus upgradés !

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Juste comme ça, afin de donner à leurs personnages… leurs poissons des mouvements on ne peut plus proches de la réalité, les animateurs de chez Pixar ont suivi un cours accéléré de biologie sous-marine et d’océanographie. Ils ont même été plonger dans les eaux colorées d’Hawaï. Au bout du compte, ils sont habillement mélangé mouvements naturels marins et expressions humaines pour rendre davantage vivants leurs héros. Soit un anthropomorphisme 2.0 cher aux productions de l’Oncle Walt, depuis tant d’années déjà.

Bruce, Dory et Marin sont dans le même bateau (début d'une blague connue)
Bruce, Dory et Marin sont dans le même bateau (début d'une blague connue) ©  Pixar

Ça fait trois semaines que j’ai pas touché à un poisson, sur les dents d’ma mère, qu’on fasse une soupe de mes ailerons si jamais j’mens !

Au-delà de ces caractéristiques techniques, "Le monde de Némo" est aussi une œuvre ultra-référencée, un classique où allusions et clins d’œil sont légion. Prenez le requin végétarien. Il se nomme Bruce en hommage au requin de "Jaws" de Steven Spielberg. Bruce étant le prénom de l’avocat du réalisateur. Mieux encore, dans le film ("Némo" pas "Jaws"), Bruce défonce un intérieur de bateau après avoir reniflé quelques gouttes de sang et balance…

Hello, c’est Brucy…

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Bon ben ça, c’est un hommage à l’une des scènes fortes de "Shining" de Stanley Kubrick quand Jack Nicholson, délirant, défonce, à coups de la hache, la porte d’une salle de bain pour tenter d’attraper Shelley Duvall, y passe la tête et balance…

Hello, c’est Johnny…

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Dans ce film, vous retrouvez encore d’autres hommages comme les musiques de "Psychose" d’Alfred Hitchcock et de "20.000 lieues sous les mers" des studios Disney. Bob Razowski, le héros de "Monstres et Cie", apparaît aussi dans le générique de fin. Tout comme on retrouve un Buzz l’Eclair dans le coffre à jouets de la salle d’attente du dentiste plongeur kidnappeur dont les kids ont peur ! Quant aux plus attentifs d’entre vous, ils auront certainement remarqué le camion de livraison de Pizza Planet (toujours de la saga "Toy Story") passer devant le cabinet du dentiste ? Voilà donc autant de bonnes raisons de (re)voir, de (re)visiter "Le monde de Némo" (et sa suite "Le monde de Dory", sorti en 2016) !

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