Moins d’ogives, mais plus modernes
La situation est-elle, pour autant, pire qu’avant? Non, selon le rapport 2018 du Sipri, les stocks d’ogives nucléaires continuent de diminuer. Principalement "grâce" aux États-Unis et à la Russie, qui représentent à eux seuls 92% du stock mondial. Les deux puissances réduisent lentement leur arsenal nucléaire dans cadre du traité START, signé en 2010. La France occupe la troisième place avec 300 têtes nucléaires, le Royaume-Uni avec 200 et la Chine avec moins de 200.
Mais cette réduction va de pair avec la modernisation des ogives, des systèmes de lancement de missiles et des installations de production d’armes nucléaires. Et ça, ce n'est pas une bonne nouvelle.
Les États-Unis et à la Russie représentent à eux seuls 92% de l’armement nucléaire mondial
Au regard des deux puissances mondiales, les arsenaux des autres États dotés de l’arme nucléaire sont beaucoup plus restreints. Mais la Chine, l’Inde, la Corée du Nord et le Pakistan sont soupçonnés d’accroître leurs arsenaux nucléaires.
Et la Corée du Nord?
Comme le répète son président Kim Jong-un, la Corée du Nord considère son programme nucléaire militaire comme un élément de défense contre une éventuelle agression extérieure.
Les six essais d’explosion nucléaire réalisés par la Corée du Nord (jusqu’en 2017) ont fait l’actualité jusqu’en 2017. En comptant ces 6 essais coréens, le total des explosions nucléaires enregistrées dans le monde depuis 1945 est passé à 2058.
Une transparence insuffisante
Mais tous ces chiffres fournis par les Etats sont-ils fiables? Le rapport du SIPRI remarque que la disponibilité des données varie fortement d’un pays à l’autre. États-Unis, Royaume-Uni et France seraient les "moins mauvais" élèves de la classe, alors qu’à l’inverse, la Russie refuse de divulguer la répartition détaillée de ses forces. Seuls les Etats-Unis ont accès aux données russes dans le cadre du traité "New START".
Dans le fond de la classe, l’Inde et le Pakistan se limitent à déclarer certains de leurs essais de missiles, sans fournir d’information sur l’état ou la taille de leurs arsenaux. Israël a pour politique de ne pas commenter son arsenal nucléaire. Le pays n’a d’ailleurs jamais reconnu officiellement détenir la bombe. Et mises à part quelques vidéos à usage médiatique, la Corée du Nord ne fournit aucune information. Mais comme l’explique Yannick Quéau, "il n’existe aucune obligation légale imposant aux pays de fournir ces informations."