La question est légitime avec les soubresauts qui accompagnent l’évolution de NewB : le modèle de banque coopérative peut-il vraiment fonctionner ? Oui, car NewB n’est pas la première banque coopérative à être créée; il y en a d’autres, en France par exemple.
Chez nous, la particularité de NewB est que ce sont réellement des coopérateurs, des individus — plus de 100.000, avec des institutions, qui ont investi dans le projet. Et ça, c’est unique, parce que ces banques coopératives sont généralement adossées à d’autres groupes.
Alors, pourquoi tant de difficultés ? "La question n’est pas facile", reconnaît Marek Hudon. Evidemment, s’ils font aujourd’hui face à toutes ces difficultés – une récolte de fonds qui n’a pas marché, le fait que les taux d’intérêt étaient assez bas, donc moins de marge, moins de possibilités de gagner de l’argent, une situation économique et sociétale compliquée, ils ont sans doute beaucoup plus de difficultés qu’il y a trois ans… Tout ça pour dire qu’il n’y a pas de baguette magique.
Il faut sans doute aussi un tout nouveau modèle économique.
Le partenariat avec VDK permettait d’avoir une cohérence avec une autre institution financière qui était une des plus proches, en termes de valeurs, de NewB. Il fallait aller vite, et c’est peut-être pour ça que la décision du tribunal aujourd’hui va retarder les changements qui étaient sans doute nécessaires pour que NewB continue à exister dans le temps.
Et il faut sans doute aussi un tout nouveau modèle économique parce qu’on a vu toutes les difficultés aujourd’hui en Belgique d’avoir ces coopérateurs qui deviennent clients. Le secteur financier est très compétitif et sans doute que le Belge change beaucoup plus difficilement de banque pour plein de raisons : quelques fois il se retrouve coincé dans sa banque à cause de ses prêts hypothécaires, etc.
Il y a donc besoin d’avoir un nouveau modèle. Il n’y en a pas qu’un, mais c’est nécessaire, conclut l’économiste.