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Nicolas Laforge sur le Gril : " Les arbitres-supporters ? Un vieux mythe des clubs et de la presse… "

Sur le Gril

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Nicolas Laforge en mode selfie
Nicolas Laforge en mode selfie © Tous droits réservés

Comme tous les arbitres, il entend ses oreilles siffler chaque week-end : avec les enjeux croissants, la tension monte et les critiques explosent ces dernières semaines. Il évoque le 4-3-3, Hein Vanhaezebrouck, la place de l’interprétation, Stéphanie Frappart, les réseaux sociaux, Sébastien Delferière, le hors-jeu sur coup de pied de but, l’intox de Jelle Van Damme et son passé de gardien à La Louvière. Mais aussi les apports du VAR, Pierluigi Collina, la jalousie entre ref, Mbaye Leye, la gestion du stress, l’International Board, l’arbitrage dans les pays baltes, le Football-Gate et le salaire des refs. Et bien sûr… son premier derby Carnières-Binche chez les Minimes. Nicolas Laforge passe "Sur Le Gril".

"Moi, stressé ? Je ne suis jamais stressé ! Et les critiques font partie de la vie… " Large sourire, Nicolas Laforge s’installe dans la grande salle de réunion de la Fédération, dans le nouveau bâtiment de Tubize. Café serré à la main, l’arbitre hennuyer de 36 ans va s’épancher durant une heure sur les heurs et malheurs de l’arbitrage belge. Suite notamment aux critiques des dernières semaines d’Hein Vanhaezebrouck et Mbaye Leye

"Vous savez, chacun est dans son rôle : chacun fait des erreurs, chacun a ses émotions, chacun use de sa propre communication… Mais surtout : chacun fait son métier à fond. Non, arbitre n’est pas un métier de maso ! (Il sourit) Joueurs, entraîneurs, dirigeants, supporters… et arbitres, on a tous la même passion du football. L’arbitre est toujours celui qu’on blâme en premier mais les joueurs aussi sont sous pression, c’est la beauté du football (sic) : que serait le foot sans les discussions à la télé ou au café ? (clin d’œil) Mais il faut accepter que le corps arbitral est la 19e équipe de D1A, qu’on a nos émotions, nos interprétations différentes et que des erreurs, on en fait… et on fera encore. Je ne pense pas que les arbitres belges soient sous pression : les enjeux se chiffrent en millions, on le sait… mais vous pensez qu’un attaquant devant le but pense à son geste qui vaut 3 ou 4 millions ? Il joue, c‘est tout… Nous, les arbitres, on se sent bien soutenus par notre hiérarchie et il faut pouvoir aussi, à un moment donné, rester au-dessus de toutes ces critiques et se dire : ‘OK, au prochain match, on fera mieux et voilà’. On se met dans notre bulle et on fait notre match. (sic) Comme un joueur."

" Des menaces ? J’évite les réseaux sociaux "
" Des menaces ? J’évite les réseaux sociaux " © BELGA

"Des menaces ? J’évite les réseaux sociaux"

Récemment récusé par Zulte Waregem après la demi-finale retour de Coupe de Belgique face à Malines, Nicolas Laforge dispute sa 12e saison au sifflet en Pro-League.

"Je n’ai aucun souci avec la critique et quand je retournerai à Zulte Waregem, ce sera sans aucune animosité. Je sifflerai comme pour n’importe quel match de n’importe quelle équipe. À chaque match, on redémarre à zéro : si vous tenez compte de vos antécédents avec une équipe ou un joueur, cela fausse vos décisions. Vous entamez chaque match avec 22 joueurs que vous ne connaissez pas ! (sic) Je n’ai jamais été l’objet de menaces directes, même si je sais qu’avec les réseaux sociaux, les gens peuvent directement vous interpeller. Mais moi, je ne suis pas sur les RS : j’évite les soucis et je protège ma famille. (sic) L’arbitrage est ma passion, c’est pour elle que je me lève chaque matin et que je m’entraîne quatre fois par semaine. J’ai juste traversé une période difficile il y a quelques mois, pour des raisons personnelles, et la coupure du Mondial au Qatar est tombée à point pour que je recharge mes batteries. "

" Jelle Van Damme était très compliqué… "
" Jelle Van Damme était très compliqué… " © BELGA

"Jelle Van Damme était très compliqué…"

La montée des enjeux ces dernières années et l’approche de la fin de saison, avec les combats du titre et de la descente, impactent les relations sur le terrain entre clubs et autorité.

"Les relations avec les joueurs ont changé depuis quatre ou cinq ans : on fait plus de management relationnel. Nos formateurs nous ont donné des clés pour mieux gérer les conflits : on ne recule plus, on fait face au joueur, on sourit ou on hausse le ton selon les situations. On communique plus et différemment : c’est tout cela qui fait la signature d’un arbitre. Parfois, le joueur le plus sympa peut devenir le plus désagréable dans une rencontre parce que son équipe est sous pression ou qu’elle perd. Le joueur le plus dur à gérer ? (Il sourit) Je ne vais pas parler d’aujourd’hui… mais avant, un Jelle Van Damme était assez compliqué. Les insultes ? On gère, mais on ne répond pas : le manque de respect appelle la sanction, mais pas l’escalade dans le manque de respect… Le meilleur simulateur ou le plus grand tricheur actuel ? Je laisse cette question aux analystes… (clin d’œil) Selon les moments, il faut user de pédagogie ou d’autorité. Vous voyez, l’arbitrage, ce n’est pas juste prendre son sifflet… (sourire) Ce sont des compétences de management des joueurs, des coaches… mais aussi de ses assistants et du VAR."

" Ma seule idole, c’est Collina "
" Ma seule idole, c’est Collina " © BELGA

"Ma seule idole, c’est Collina"

Il y a peu, l’affaire Buchanan-Orban a fait jaser sur le fonctionnement du VAR. Et sur… l’indépendance des referees : sur la toile, l’arbitre-vidéo de fonction, Kevin Van Damme, a été taxé de pro-Brugeois !

"Personnellement, je ne suis supporter que d’une seule équipe : les Diables Rouges ! Les arbitres soi-disant supporters font partie des mythes et fantasmes les plus anciens des supporters et des journalistes. (clin d’œil) On peut aimer le football sans être subordonné à un club. Moi, j’ai joué comme gardien jusqu’à mes 16 ans à La Louvière… mais je peux siffler La Louvière, Charleroi, Courtrai, Ostende ou Eupen en toute indépendance ! (sourire) Ma seule idole en foot, c’est Pierluigi Collina : sa manière de gérer les situations en faisant parfois de grands yeux pour dire aux joueurs que c’était terminé, c’était du grand art ! (clin d’œil) Pour en venir au VAR, je rappelle que cela a été demandé par les ligues et les clubs, vu la montée des enjeux financiers, pour limiter les erreurs. Cela prend parfois du temps, c’est vrai, mais ce qui compte… c’est qu’au final, la bonne décision soit prise ! Les gens oublient qu’il y a tout un protocole à respecter : il faut remonter au début de la phase pour examiner si un détail n’a pas influencé la suite. Et le VAR ne fait que suggérer au ref central de venir consulter son écran : l’arbitre de terrain reste toujours le décideur final ! Et non, les arbitres ne sont pas devenus des robots : je n’ai pas changé ma manière d’arbitrer, la technologie est un appui… Mais il y a 20 ou 30 ans, les matches étaient filmés à une ou deux caméras, pas à 15 ou 16 ! Forcément, la marge d’interprétation était plus large et cela faisait moins débat… C’est comme la ligne du hors-jeu : faut-il laisser une latence de 3 centimètres, de 5, de 10 ? Pourquoi pas 20 ? La règle, c’est la règle, sinon il n’y a plus de cohérence…"

" Les joueurs ne connaissent pas toujours les règles "
" Les joueurs ne connaissent pas toujours les règles " © BELGA

"Les joueurs ne connaissent pas toujours les règles"

Parlons justement Lois du jeu. Il y a quelques années, le Département Arbitrage envoyait ses refs… dans les clubs pour partager des entraînements.

"L’intérêt était de rapprocher les clubs et les arbitres, pour mieux connaître les métiers respectifs. On s’est alors rendu compte que les joueurs ne connaissaient pas toujours toutes les lois du jeu ! Je me souviens de joueurs qui levaient la main pour hors-jeu sur des coups de pied de but… mais c’est impossible ! (Il rigole) Ces dernières années, l’International Board a mené des réformes pour favoriser le jeu et limiter les gains de temps. Nous, les arbitres, on est aussi formés aux différents modules tactiques. Cela améliore notre positionnement et surtout l’anticipation : quand on sait que telle équipe place des attaquants à la ligne médiane sur les coups de coin, on sait qu’un dégagement très rapide du gardien est probable sur la relance. Les avants qui défendent sur corner ne défendent pas pareil que des défenseurs, et il faut faire attention aux tacles… Un match avec des blocs fermés va encourager un jeu de passes latérales : cela va déterminer ma position car je ne dois pas être sur l’axe des passes."

" Pas de jalousies entre les arbitres "
" Pas de jalousies entre les arbitres " © BELGA

"Pas de jalousies entre les arbitres"

En toute logique, l’arbitrage s’est professionnalisé ces dernières années. Selon une enquête récente du Morgen, les 12 arbitres semi-pros belges touchent un salaire fixe mensuel de 2.600 euros bruts par mois, assorti d’une prime de 2.000 euros (toujours bruts) par match sifflé. Un arbitre confirmé peut donc palper dans les 10.000 euros bruts par mois.

"Vous savez, on peut toujours gagner davantage… et notamment à l’étranger" sourit Laforge. "Les suiveurs ne regardent que le match du dimanche… mais ils ignorent tout du travail abattu en semaine : 3 à 4 entraînements, des scoutings tactiques, des réunions d’équipes, etc. Augmenter les indemnités permettrait d’améliorer le temps de préparation d’un match. Entre les arbitres, les relations sont très bonnes : je le répète, on est la 19e équipe de D1A et on se pousse tous vers le haut en se serrant les coudes. Il n’y a pas de concurrence ou de jalousie entre nous : quand un Lawrence Visser ou un Erik Lambrechts est désigné à l’international, c’est bonus pour tout le monde car on veut tous que l’arbitrage belge progresse et soit reconnu. C’est comme dans un club : un dimanche c’est X qui joue, le dimanche suivant c’est Y. Si la motivation est différente pour un Genk-Union ou un Zulte-Courtrai ? Pas du tout ! On joue pour le titre, on joue pour le maintien : chaque match a son importance et sa vérité."

" Pas de jalousies entre les arbitres "
" Pas de jalousies entre les arbitres " © BELGA

Les petits papiers

Le moment venu des petits papiers : parmi une quinzaine de papiers-mystères, il en choisit 5 au hasard. Et commente.

PAPIER 1 : INTERPRETATION. "Malgré le VAR, malgré la technologie, un arbitre garde sa marge d’interprétation. Le Département Arbitrage vise la cohérence et l’uniformité pour les phases-clés, mais il reste des phases interprétables. Moi, j’ai tendance à laisser jouer un maximum… et du coup, je prends parfois des risques mais j’en suis conscient : j’aime le foot à l’anglaise. Mais à un moment donné, il faut aussi pouvoir calmer les joueurs et ne pas les laisser partir trop loin. Si vous dépassez ce point, c’est irrécupérable. (sic) Et les joueurs le savent, ils sont briefés par leurs staffs : si c’est Laforge, ils vont pouvoir aller plus loin (sic). Quand on arbitre à l’étranger, on adapte aussi son arbitrage car les cultures sont différentes : quand vous sifflez dans le Nord, les joueurs sont très respectueux… mais si vous allez vers la Baltique, il y a beaucoup plus de rouspétances. On se renseigne sur les équipes et les joueurs… mais parfois, on n’en sait pas trop. Je me souviens de ma première désignation internationale : c’était en Arménie, il faisait 45 degrés, et les Ecossais en face avaient beaucoup de mal… Mon match le plus dingue ? Je me souviens d’un Genk-Mons il y a très longtemps (NDLA : en 2013-14) : il y avait eu 3 cartes rouges, 3 penalties et pas mal de buts, c’était un match agréable avec beaucoup de décisions à prendre. De l’extérieur, ce n’était sans doute pas un match mémorable, mais pour nous arbitres, c’est la qualité des décisions qui fait la qualité de la prestation… Mon match le plus stressant ? C’est toujours le premier ! Pour moi, c’était un Carnières-Binche chez les Minimes ! La première fois que j’étais sous les feux des supporters et sous le regard d’un observateur… J’ai dû faire des erreurs ce jour-là… mais je me souviens qu’il n’y avait pas encore de hors-jeu chez les Minimes à l’époque ! " (clin d’œil)

Stéphanie Frappart
Stéphanie Frappart © BELGA

"Même Hein Vanhaezebrouck sait écouter…"

PAPIER 2 : STEPHANIE FRAPPART (NDLA : la n°1 des arbitres dames, active aussi chez les hommes et notamment au dernier Mondial au Qatar). "Je n’ai jamais eu la chance de la rencontrer jusqu’à présent… Mais c’est une belle évolution de voir aussi des femmes siffler en Champions League ou au Mondial. Il y a une signature différente : les joueurs ont sans doute plus de respect pour les arbitres femmes. (Il réfléchit) On doit toujours s’inspirer des autres : il y a toujours à prendre chez les grandes personnalités. Même si à mon âge (NDLA : 36 ans), c’est un peu tard pour changer… (clin d’œil) Mon rêve ultime, c’est forcément d’aller le plus haut possible, arbitrer en Coupe du Monde par exemple. Mais c’est toujours comme ça : quand j’ai commencé en Minimes, je rêvais de la 1e Provinciale… Puis quand j’ai sifflé en P1, j’ai rêvé de D1, etc. Maintenant, je suis International : il faut toujours avoir des ambitions…"

PAPIER 3 : HEIN VANHAEZEBROUCK (Il sourit) "Disons que c’est un coach qui vit son match et qui aime le foot aussi… On se parle, et il sait écouter, oui, oui… (clin d’œil) Moi, je ne fais pas attention à ses critiques, je mets ça sur le compte de ses émotions… et on en a tous. Le métier de coach est difficile, vous savez, lui aussi doit faire des choix en permanence : je n’en voudrais pas, de ce job… (clin d’œil) Chacun est maître et responsable de ses paroles. Mais ce que je sais, c’est qu’entre Hein et moi, il y a un profond respect, que je sois arbitre central ou quatrième…"

" Même Hein Vanhaezebrouck sait écouter… "
" Même Hein Vanhaezebrouck sait écouter… " © BELGA

"Un match dans le VAR ou dans son canapé n’est pas pareil"

PAPIER 4 : 4-3-3. "On prépare les matches tactiquement, car le dispositif des équipes et le profil du match vont déterminer la qualité de notre arbitrage. Un match ouvert, avec deux équipes qui attaquent, est très facile à siffler car les équipes jouent et l’arbitre peut subir : il ne sera pas l’acteur-clé. (sic) Par contre, une équipe qui vient pour un point et bouche son but avec un bloc bas génère un match bien plus difficile : il y a de la tension, des duels au sol et aériens, il y a des tacles, des coups de coude et de tête. Vous savez, la majorité des arbitres ont joué au football et à l’entraînement entre nous, on adore faire des petits matchs. Donc, ces critiques sur les arbitres qui n’auraient soi-disant pas le ressenti du joueur ne sont pas fondées. Après, c’est clair, on n’a pas tous les analystes que certains clubs ont. On a notre base de données, on regarde un maximum d’émissions d’analyses. L’apport d’ex-joueurs dans la cabine du VAR serait intéressant mais il faut aussi bien comprendre qu’outre le jeu, il y a aussi les Lois du jeu… Il faut les connaître toutes… (clin d’œil) Personnellement, je suis partisan d’une plus grande transparence, par exemple en affichant sur les écrans des stades les décisions du VAR. Pour permettre à chacun de bien comprendre ce qui se passe. (Il marque une pause) Parce qu’actuellement, il y a beaucoup d’incompréhension : le public ne comprend pas comment fonctionne le VAR. Mais les choses bougent, avec de nouveaux formats comme la mise en situation de journalistes dans la cabine du VAR. La VRT vient d’inaugurer le format avec Gert Verheyen et Imke Courtois durant Ostende-Bruges. Ben oui, regarder un match dans son canapé, le commenter en tribune ou être dans le VAR sont trois choses totalement différentes…" (clin d’œil)

" Un match dans le VAR ou dans son canapé n’est pas pareil "
" Un match dans le VAR ou dans son canapé n’est pas pareil " © BELGA

" Le Football-Gate ? On a dû redorer notre blason…"

PAPIER 5 : SEBASTIEN DELFERIERE (Il grimace) "Le Football Gate a été une période très dure pour l’arbitrage belge, moralement et mentalement. L’arbitrage a dû redorer son blason pour restaurer la confiance avec le public et les clubs. On a tous été très étonnés par ce qu’on a appris, mais je ne connais pas tous les dessous… C’est une situation judiciaire complexe qui n’est d’ailleurs toujours pas refermée. Moi, jusqu’ici, je n’ai jamais été approché ou sujet à des tentatives de malversation. Mais je n’ai aucun problème : je place l’éthique au centre de tout et dans un cas pareil, la première chose à faire et d’avertir sa hiérarchie. J’habite la même région que Sébastien Delferière : j’ai eu l’occasion de le recroiser deux, trois fois… et je pense qu’il se porte bien. C’est tout."

" Le Football-Gate ? On a dû redorer notre blason…"
" Le Football-Gate ? On a dû redorer notre blason…" © BELGA

"Le même caleçon ? Je laisse ça aux joueurs…"

Ce samedi, en avant-soirée, Nicolas Laforge sera au sifflet d’Ostende-Westerlo : le combat pour la survie et pour les Play-Offs…

"Plus jeune, j’étais un grand timide et l’arbitrage m’a permis de m’affirmer dans la vie et dans mes relations. L’arbitrage m’a apporté énormément : de nouveaux amis, des moments agréables… et moins agréables (clin d’œil). J’ai appris à gérer le stress… mais avoir deux enfants à la maison qui crient, c’est aussi du stress ! (Il sourit) Mes proches me disent souvent que je suis très différent sur un terrain et au quotidien : là, avec vous, je suis très souriant… mais en match, je montre une image plus sérieuse et parfois même crispée. De manière générale, il faut essayer de relativiser et ne pas prendre trop à cœur ce qu’on dit sur vous… notamment les critiques. Mon rituel à moi, avant chaque match, c’est de penser à ma femme et à mes enfants quand je pose le pied sur la pelouse. Garder le même caleçon ou mettre la chaussette gauche avant la droite ? (Il s’esclaffe) Non, je laisse ça aux joueurs !"

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