Son sourire après la victoire du Standard face au Beerschot (0-3) avait quelque chose de rafraîchissant. Les yeux pétillants, le point rageur, Nicolas Raskin savourait son moment. Probablement parce que, avec deux assists et une omniprésence dans la récupération, il savait qu’il avait été l’un des détonateurs de la démonstration liégeoise.
Nicolas Raskin, c’est l’histoire d’un jeune ket, au caractère parfaitement trempé, propulsé très vite, peut-être trop vite, sur le devant de la scène. En mai 2017, alors qu’il évolue à Gand, il dispute ses premières minutes en Pro League. Il a 16 ans à peine et devient le premier joueur né au 21e siècle à disputer un match dans notre championnat.
Un baptême du feu malheureusement sans suite. Nicolas Raskin n’est pas encore prêt, mentalement du moins, à aller au combat. Résultat, cette montée au jeu ne sera qu’un éphémère feu de paille. Très vite, il retrouve les équipes de jeunes.
Le déclic survient en janvier 2019. Conscient du potentiel de ce jeune pitbull de l’entrejeu, le Standard décide de le rapatrier. Raskin, ayant été formé au Standard avant de lever les voiles pour Anderlecht et Gand, retrouve donc le Bord de Meuse et un environnement qu’il connaît.
Au contact du noyau pro, il mûrit, récite ses gammes, couvé par un Michel Preud’homme qui croit en lui. Dans l’ombre, le jeune Raskin apprend à écouter, à arrondir les angles d’un caractère qu’il sait explosif. Et lentement mais sûrement, il commence à rentrer dans les plans des Rouches.