iXPé

Nintendo attaqué en justice pour ses loot boxes sur Mario Kart Tour

Aux USA, un père de famille attaque Nintendo en justice pour son utilisation de "modèles obscurs" concernant des loot boxes dans son jeu mobile Mario Kart Tour, poussant son enfant à dépenser 170 $ dans le jeu.

© Nintendo

Par Samuel Camus via

La plainte vient d’un père de famille qui prétend que son enfant a dépensé plus de 170 $ en loot boxes dans le jeu de karting Free-to-Play made in Nintendo. Il pointe du doigt des "mécanismes obscurs" qui auraient poussé son enfant à dépenser de l’argent sur Mario Kart Tour.

Mario Kart Tour c’est le jeu mobile de la licence éponyme. Édité par Nintendo, le jeu est un Free-to-Play, qui s’accompagne d’autres petits changements dans son modèle économique par rapport aux jeux Nintendo traditionnels… Ces petites nouveautés ont un nom qui vous est peut-être familier : les fameuses loot boxes !

Là où un jeu classique est rentabilisé grâce à son prix d’achat, un jeu gratuit propose souvent des microtransactions au sein même du jeu. Qu’elles soient cosmétiques ou qu’elles débloquent votre aventure, ces microtransactions peuvent se présenter sous deux formes principales :

  • L’achat direct où le joueur sélectionnera directement ce qu’il souhaite obtenir, paye et le reçoit.
  • Les loot boxes où le joueur achète un "coffre" qui à une certaine chance de contenir l’objet qu’il veut, un peu à la manière des cartes à collectionner.

Cette dernière catégorie est souvent beaucoup plus réglementée, avec une obligation d’afficher les taux de chaque objet disponible dans la loot box. En Belgique, puisque les loot boxes ont été apparentées à des jeux d’argent, elles sont interdites dans tous les jeux vidéo à destination des enfants. Et puisque la Belgique n’a pas de système de classification qui interdit la vente de jeux aux mineurs (PEGI n’étant qu’une recommandation), aucun jeu n’y échappe : pas de loot boxes chez nous !

Mais là encore, chaque jeu répond à ce problème comme il le souhaite, déséquilibrant parfois le rapport entre les joueurs belges et le reste du monde… Il faut dire que les éditeurs n’ont pas grand intérêt à se débarrasser d’un système si rentable pour leurs jeux ! Selon le cabinet d’étude Juniper Research, grâce aux loot boxes les éditeurs de jeux ont engrangé plus de 15 milliards de dollars (14,25 milliards d’euros) en 2020.

Détails de l’affaire

La plainte, déposée initialement en mars dernier, concerne un objet que Nintendo a retiré du jeu depuis l’année passée : les "tuyaux" à rubis. Il s’agissait, ni plus ni moins d’une loot box par laquelle on était obligé de passer si l’on voulait débloquer tous les contenus du jeu.

Les fameux tuyaux, loot boxes retirées du jeu mobile de Nintendo l’année passée.
Les fameux tuyaux, loot boxes retirées du jeu mobile de Nintendo l’année passée. © Nintendo

La plainte suggère que Nintendo a délibérément rendu plus difficile la progression dans le jeu mobile pour les joueurs qui n’ont pas dépensé d’argent, suggérant ainsi que la société avait utilisé des "mécanismes obscurs" pour inciter les joueurs à dépenser plus d’argent dans l’application. Dans la poursuite, les plaignants qualifient les microtransactions de Mario Kart d '"immorales" et affirment que les tactiques utilisées pour "tromper" les joueurs violent la loi sur la protection des consommateurs de l’État de Washington ainsi que le droit des affaires californien.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous