Jupiler Pro League

No sweat, no glory, no idea, no identity : à Bruges, on ne retiendra de Scott Parker que son élégance…

Notre journaliste Pascal Scimè et l'ex-entraîneur du Club Bruges, Scott Parker.

© RTBF avec AFP

Par Pascal Scimè

Au Club Bruges, l’entraîneur Scott Parker a été remercié au lendemain de l’humiliante défaite 5-1 à Benfica. Arrivé le 31 décembre dernier pour remplacer Carl Hoefkens, le technicien anglais, de 42 ans, n’aura tenu que 12 matches sur le banc brugeois. Le choix de Parker s’est vite révélé une erreur de casting…

Parce que son bilan à la tête du triple champion de Belgique est très, trop pauvre : deux victoires seulement en 12 matches en subissant 21 buts. Au-delà des chiffres, c’est surtout la manière qui a fait défaut. Très vite, sa communication vers l’extérieur apparaît en total décalage avec la réalité du terrain. Avec ses joueurs, Parker garde une distance trop importante et son message passe mal.

Lors de sa présentation, il avoue être en phase avec les valeurs du club, "no sweat, no glory". Pas de gloire, sans sueur… Cela n’a pas vraiment sauté aux yeux.

Durant sa gestion, l’équipe est trop souvent passive. Le niveau de jeu est indigne d’un huitième de finaliste de Ligue des champions. Fort de ses (trop nombreuses) certitudes et de son CV… de joueur, Parker a sous-estimé le niveau de notre championnat. Sa méconnaissance de notre compétition a creusé son trou.

Sans parler des idées de jeu confuses… Difficile de cerner l’identité d’une équipe où les joueurs étaient livrés à eux-mêmes et fragilisés faute de consignes claires et logiques. Sans parler des changements incessants de position. À ce sujet, le onze de base de Lisbonne (avec Sowah piston, Buchanan intérieur et Nielsen en seul 6) était une Masterclass de l’à peu prèsLes joueurs n’en sont toujours pas revenu.

L’élégance de Parker toujours tiré à quatre épingles est malheureusement la seule chose que le football belge retiendra de lui. Sauf peut-être Noa Lang qui jouissait d’une liberté immense.

Même si pour permettre au Néerlandais de briller, le coach a sacrifié le collectif et perdu toute crédibilité aux yeux d’un groupe qui n’attendait qu’une chose : la venue d’un nouvel entraîneur.

La nomination de Scott Parker s’est révélée être une erreur de casting qui pourrait laisser des traces. Mais gare à faire de l’Anglais l’unique responsable des maux du Club. La direction, et en premier lieu les joueurs, doivent se remettre en question car le malaise est profond.

La nomination d’un nouvel entraîneur permettra de pacifier le vestiaire. Dans cette optique, le Club de Bruges ne pouvait rêver meilleur adversaire que le Standard ce dimanche. L’équipe avait besoin d’un électrochoc avant cette " finale ". Gare à la bête blessée. Le Standard est prévenu. Bruges doit sauver sa saison et accrocher le top 4 afin d’éviter que l’accident de parcours ne devienne un accident industriel.

Un flop qui ferait tâche dans l’histoire d’un club qui semblait trop grand pour notre compétition

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