Premier League - Football

Non, ces Baby-Gunners n’ont plus rien de naïf… ils ont même une belle bouille de champions

Ces Baby-Gunners n’ont plus rien de naïf

© AFP or licensors

Un match de patrons. De vieux briscards, même en fait. Sur le terrain de Tottenham, terre hostile où ils restaient sur quatre défaites consécutives, les joueurs d’Arsenal ont fait le job dimanche. Ils ont dominé, marqué, concrétisé pendant 45 minutes, puis reculé mais résisté après la pause (2-0).

A l’arrivée, la victoire met fin à une interminable disette. Et elle confirme surtout que ces Baby-Gunners commencent tout doucement à faire flipper tout le monde en Premier League. Parce que ce succès, c’est le 8e sur les 10 derniers matches. Et qu’ils sont invaincus depuis leur seule défaite de la saison concédée début septembre contre Manchester United (3-1).

47 points sur 54, une seule défaite donc, la 2e meilleure attaque du royaume (42) ainsi que la 2e meilleure défense (14), Arsenal profite des déboires de City pour s’envoler en tête de Premier League. Pour la 1e fois depuis une éternité, voilà Arsenal fermement accrochés à son trône, leur avance de 8 points sur le 2e leur permettant presque de “voir venir.”

Maître Guardiola dans le rétroviseur

Mikel Arteta, coach d’Arsenal.
Mikel Arteta, coach d’Arsenal. © AFP or licensors

Voir venir, Mikel Arteta ne compte cependant pas le faire. Il pourrait se le permettre, pourtant, tant il revient de loin. Il y a quelques mois à peine, il était au bord du renvoi, voué aux gémonies par la presse après une série de mauvais résultats. Le voilà au sommet de la gloire, enfin adoubé par la critique et respecté pour son style de jeu culotté et débridé. En tête de Premier League, l’élève se permet même de toiser son maître Pep Guardiola, coincé à la 2e place avec City. Pourtant, il ne fanfaronne pas, au contraire : "On est loin, très loin de l’arrivée " confiait-il, laconiquement, le 1er janvier dernier après une victoire probante contre Brighton.

Depuis, les Gunners s’en sont rapprochés un tout petit peu de cette fameuse arrivée. Comprenez donc ce titre de champion d’Angleterre qu’Arsenal effleure, sans le toucher, depuis 2004. Après Brighton, les Gunners ont enchaîné deux résultats probants, tenant tête à Newcastle (0-0) avant de survoler le derby londonien contre Tottenham ce dimanche (0-2).

Alors, qu’est ce qui a changé par rapport à l’Arsenal, parfois trop naïf et irréfléchi des dernières années ? Beaucoup de choses, à commencer par cette fameuse naïveté que les Gunners ont réussi à gommer de leur jeu. Plus matures, plus patients, plus sûrs de leurs forces, ils savent désormais gérer leurs moments forts. Marquer au bon moment, fructifier leur domination, c’est devenu leur marque de fabrique. "L’année dernière et les années passées, on avait bien joué au football, mais on n’a pas été aussi malins dans les moments-clés. Aujourd’hui, on a montré autre chose, on a montré à quel point on avait progresséanalysait Martin Odegaard après la victoire face à Tottenham.

Martin (Odegaard) à la rescousse

Martin Odegaard, chef d’orchestre d’Arsenal.
Martin Odegaard, chef d’orchestre d’Arsenal. © AFP or licensors

D’Odegaard, parlons-en justement. Parce que le prodige norvégien en a fait du chemin depuis son éclosion, beaucoup trop précoce, au Real Madrid. Le patron des Gunners, c’est lui désormais. Le chef d’orchestre, le régulateur détonateur, la tête d’affiche dont les Gunners avaient tant besoin (8 buts, 5 passes dé). A ses côtés, les Saka, Xhaka, Partey, Zinchenko et Jesus (quand il est fit) sont les compléments parfaits. Et derrière, Ramsdale réalise une grande saison et prouve que les grandes équipes misent toujours… sur un grand gardien.

Alors, qu’est ce qui pourrait faire tomber les Gunners de leur piédestal ? L’excès d’euphorie, sans doute. Parce que même si Arteta répète à l’envi que ses joueurs gardent les pieds sur terre et que c’est justement ça qui lui plaît, Arsenal n’a plus été dans cette position depuis des lustres. Celle du chassé. En fin de saison, quand le moindre match deviendra couperet, la pression pourrait donc venir chambouler les cartes.

Et puis, la profondeur du noyau pourrait, selon la presse anglaise, venir gâcher les plans des Gunners si la malchance venait à s’abattre sur l’équipe. Blessé au Mondial, Gabriel Jesus sera encore out pendant au moins deux mois. Et si Gabriel Martinelli gère pour l’instant, assez brillamment, l’intérim, derrière, c’est plutôt léger.

Mais que se passerait-il si des Xhaka, Zinchenko ou Saka venaient à se retrouver sur le flanc ? Au Nord de Londres, on ne veut pour l’instant pas l’envisager. Parce que, sans oser se l’avouer, on se met concrètement à rêver du titre. Et que, même en pensée, on ne veut pas risquer d’enrayer la machine.

Sambi Lokonga aurait voulu jouer plus à Arsenal

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous