Liège

Nourrir Liège 2022 : quand l’agriculture locale doit composer avec la pollution de certains sols

Certains sols sont pollués au point qu'ils ne peuvent plus accueillir des cultures destinées à l'alimentation humaine.

© RTBF - Martial Giot

Par Martial Giot

La sixième édition de Nourrir Liège, le festival de la transition alimentaire, se poursuit.

Le passé industriel de notre région n’est pas sans conséquence sur les projets de transition alimentaire. Les sols de certains terrains ont été pollués par les activités industrielles et leurs rejets. Au point parfois qu’ils ne peuvent plus accueillir des cultures destinées à l’alimentation humaine. De quoi contrarier les projets d’agriculture urbaine ou périurbaine.

Une véritable préoccupation

"Forcément, c’est un motif de préoccupation.", explique Christian Jonet, le coordinateur de la Ceinture Aliment-Terre Liégeoise, "Avant de lancer des nouveaux projets évidemment, il doit y avoir une analyse de la qualité du sol qui montre qu’elle respecte les normes en vigueur. Ces normes ont tendance à se durcir de plus en plus, ce qui est une véritable préoccupation pour nous, qui pourrait, à certains moments, même menacer l’agriculture locale. Donc il faut envisager comment éventuellement adapter ces normes ou trouver des moyens de remédiation pour assainir des terres qui, parfois, sont polluées en raison de ce passé industriel."

Adaptation du règlement de Créafarm

Avec le projet Créafarm, la Ville de Liège veut favoriser l’implantation d’activités agricoles sur des parcelles communales. Elle en a récemment modifié le règlement pour permettre des cultures non alimentaires sur des terres polluées, comme deux des trois sites concernés par un appel à projets en cours. Davide Arcadipane de l’échevinat du développement économique et territorial souligne : "Il est très important de valoriser le foncier public, notamment en milieu urbain, et donc on aimerait donner une nouvelle vocation à ces parcelles qui présentent des taux de pollution qui ne permettent pas la production alimentaire. Le collège communal a décidé de s’engager dans des projets professionnels de culture de végétaux non alimentaires, qui pourraient être transformés en énergie, en matériaux, d’en faire commerce, de les utiliser en recherche et développement, en phytoremédiation, des fleurs à couper, de la production de miscanthus, de l’osier, etc., ou de mettre en place aussi une réserve naturelle.".

Davide Arcadipane précise encore : "La priorité reste bien l’alimentation, donc de favoriser l’accès au foncier avec la mise à disposition gratuite de parcelles pour stimuler l’autocréation d’emplois et donc de développer des activités de production agricole, l’objectif étant d’encourager l’émergence de filières courtes de distribution et répondre à une demande de plus en plus croissante des consommateurs liégeois pour des produits locaux et de qualité. Parallèlement à cela, on a aussi ce changement qui prend officiellement forme.".

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