"Justin Mange Bien", c'est une épicerie axée sur le bio, le local et le naturel. Dans la boutique, que des produits sains, et une cliente, Ariane, séduite par le concept depuis longtemps: "J'essaye d'aller moins souvent dans les grandes surfaces" explique-t-elle.
Les temps sont durs, et ici, les prix sont forcément plus chers qu'en grande surface, mais pour Ariane, hors de question de transiger: "Je préfère dépenser peut-être un peu plus cher mais essayer de diminuer les quantités au profit de la qualité."
De moins en moins de clients
Les clientes comme Ariane sont rares et l'affluence n'est pas au beau fixe. Ludivine Beaujean est la patronne du magasin. Elle appelle les consommateurs à revenir au plus vite: "Si le citoyen et le consommateur final ne poussent plus la porte de façon aussi régulière que ce qu'ils faisaient avant, on n'a plus de raison d'être. On a des clients qu'on ne voit plus pendant six mois, puis qui reviennent, et nous, ça a une influence sur notre assortiment, et puis aussi sur notre moral et sur la raison d'être de notre magasin."
Des factures énergétiques qui explosent
L'appel de Ludivine est aussi motivé par ses factures énergétiques qui explosent: "Mon propriétaire m'a envoyé un gentil petit mail pour me dire qu'il y avait une régularisation de 3700 euros d'énergie à payer. Sauf qu'on ne les a pas."
Et elle comprend que ses clients font face aux mêmes difficultés. Certains ont répondu à son appel: "Ils étaient conscients qu'ils mangeaient de très mauvaises choses, mais qu'ils allaient au moins cher."
Pour affronter la période à venir, Ludivine a un autre travail sur le côté. En quelques mois, ses acomptes énergétiques ont doublé. Elle paie autant en électricité qu'en marchandise. Elle ne sait pas combien de temps elle pourra tenir, mais compte sur le retour de ses clients.