"Mes factures d’énergie ont quintuplé", "comment faire pour payer les factures ?"… Nous entendons et lisons ce genre de témoignages chaque jour. De plus en plus de Belges redoutent l’hiver à venir. Et malheureusement, le stress de voir son portefeuille se vider devrait encore durer un moment… Selon le spécialiste de l’énergie et professeur à l’ULiège Damien Ernst, nous devrions encore vivre au maximum cinq hivers rudes. "Les prix du gaz extrêmement resteront encore extrêmement élevés entre deux et cinq ans avant de sortir de la crise. Ceux qui avaient encore des contrats fixes vont les perdre. Une grande pauvreté est en train de se créer et elle est notamment liée à la fermeture industrielle en raison du prix du gaz trop élevé."
La faute au manque de gaz russe, avance le spécialiste. "Nous allons perdre 1500 TWh que nous devrons récupérer à d’autres endroits de la planète. Il faudra forer, liquéfier, transporter le vers l’Europe… tout ça va prendre entre 3 et 5 ans. Dans 5 ans, je suis quasiment sûr que le prix du gaz va chuter dans un intervalle de 50 à 60 euros du kilowattheure contre 200 € du Kwh actuellement. Par contre on ne l’aura plus à moins de 20 €/Kwh comme avant la crise sanitaire. Mais avant ces cinq ans, il y a beaucoup d’incertitudes : peut-être que nous allons récupérer du gaz russe, peut-être que la situation va empirer avec filière pétrole entre autres. Je ne peux pas garantir que le prix du baril qui est à 90 dollars aujourd’hui ne passera pas à 150 en décembre. S’il est relativement bas pour l’instant, c’est parce que l’on lâche du pétrole des réserves stratégiques entre autres des Etats-Unis. Il n’y a pas de portes de sortie à court terme."