Cinq représentants du comité d’opposition au projet "Via Nova" à Herseaux ont pu partager leurs craintes ce mardi en commission de l'Aménagement du territoire au Parlement wallon. Ce projet immobilier prévoit, à terme, la construction de 1750 logements sur près de 85 hectares de terres agricoles herseautoises.
La Ville de Mouscron a reçu plus de 1700 signatures et 259 courriers d’opposition à cette entreprise d’étalement urbain. Les signataires ne remettent pas en cause la qualité du projet, mais l’endroit choisi pour le développer. "Les problèmes de sécheresse, d’inondation, d’alimentation… on ne préserve pas les terres agricoles pour le plaisir de s’y promener !", défend Jonas Hanssens, représentant du comité d’opposition à l’Élysette. Cet architecte urbaniste rappelle que Mouscron est la commune la plus bétonnée de Wallonie picarde, la septième à l’échelle wallonne : "Près de 45% de la superficie mouscronnoise est superficialisée et ce pourcentage grimperait à 47 % en cas d’aboutissement du projet."
Les parlementaires ont déjà signifié qu’ils ne jugeraient pas le projet en tant que tel. "Mais le but n’est pas là", précise Jonas Hanssens. "Porter notre démarche à l’échelle wallonne nous permet de donner de la résonance au dossier et d’enrichir la problématique cruciale de l’étalement urbain."
Dans le cas du projet "Via Nova", les riverains craignent de gros encombrements de circulation à Herseaux, un manque de place dans les écoles et des problèmes d’inondation. "De nombreuses parcelles sont situées en zone inondable… c’est simple : si la pompe installée depuis 40 ans tombe en panne, c'est tout Herseaux qui déborde !", partage Luc Malvoisin, riverain également présent à Namur.
La demande de création et modification de voirie du promoteur immobilier a déjà été acceptée par les autorités communales et le Ministre de l’Aménagement du territoire, Willy Borsus, présent à l’audition en commission comme observateur.
Le collège de la Ville de Mouscron se penche désormais sur l’autre phase du permis d’urbanisation, indispensable pour valider le projet d’ensemble. La décision est attendue dans le courant du mois.
La commission de l'Aménagement du territoire se réunira quant à elle dans les prochaines semaines pour déterminer la suite à donner au dossier porté au Parlement. Les signataires espèrent que les députés feront de la campagne herseautoise - déjà fortement urbanisée – un cas d’étude dans le cadre de leurs travaux politiques du Stop béton. La procédure prévoit une réponse endéans les deux mois.