L’action de bpost dégringolait mardi à l’ouverture de la Bourse de Bruxelles perdant un cinquième de sa valeur, au lendemain de l’annonce par la société postale et de logistique de la découverte de nouveaux éléments pointant vers des irrégularités dans d’autres appels d’offres et contrats publics, avec des conséquences financières à venir.
Pour rappel, depuis le mois de décembre 2022, l’entreprise bpost s’est séparée de son CEO, Dirk Tirez. Au cœur du problème se trouve le dossier de la distribution de journaux en Belgique pour laquelle l’État a lancé un appel d’offres afin de renouveler la concession de cette distribution de journaux à partir de 2023. Une enquête interne a déjà mis en évidence une sorte de deal illégal entre l'ancienne direction de bpost et des concurrents pour se garantir le marché de la distribution de journaux.
Après cet examen de conformité relatif à la concession pour la distribution de journaux en Belgique, bpostgroup a entamé de nouvelles enquêtes sur d’autres appels d’offres et contrats publics. "Les résultats préliminaires de ces examens de conformité, qui sont toujours en cours, ont révélé que des marges de bpostgroup sur certains services fournis à l’État belge pourraient ne pas être acceptables en vertu de la législation applicable. Il devrait en résulter un impact financier important", a averti la direction dans un communiqué publié lundi soir.
En conséquence, bpost a retiré ses prévisions financières pour l’année 2023. "Dans l'attente d'une analyse juridique et financière plus approfondie, les estimations préliminaires indiquent un impact sur l’EBIT ajusté pour l'ensemble de l'année 2023, en relation avec l'exécution de ces services en 2023, de l'ordre de 25 à 50 millions d'euros", écrit bpostgroup.
Car si bpost a facturé des services à un prix trop élevé à l'Etat, il devra rembourser. C'est en tous cas ce qu'indique la ministre des Entreprises publiques, Petra De Sutter. "En temps qu'Etat, nous ne pouvons tolérer que des contrats soient honorés à des prix non conformes. Si c'est bien le cas, il faudra rembourser. Cela signifie que le bénéfice sera moins élevé qu'attendu", explique la ministre.
Le risque que les bénéfices de bpost soient amputés de 25 à 50 millions d'euros a eu de quoi torpiller l’action du groupe qui a chuté de plus de 17% à l’ouverture de la bourse et même de plus de 20% vers 9h15 par rapport à son cours de clôture lundi.