Nucléaire : Annelies Verlinden, la ministre de l'Intérieur, défend l'AFCN et tente de rassurer

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Par P.V. et N.J.

Cela fait des années et des décennies que les experts en nucléaire cherchent un plan de stockage des déchets nucléaires à très long terme, on parle de dizaines voire de centaines milliers d’années. Alors qu’aujourd’hui, la solution qui est privilégiée est l’enfouissement, certains déchets posent déjà problème, c’est notamment le cas près du site d’Umicore à Olen en province d’Anvers. #Investigation et Greenpeace ont pointé du doigt des taux de radioactivité anormalement élevés sur un chemin accessible aux promeneurs.

Au lendemain de l’enquête #Investigation de la RTBF sur les déchets nucléaires stockés sur le site d’Umicore à Olen, l’entreprise a publié un communiqué mercredi, dans lequel elle nie tout problème de radioactivité autour du site. Mais cette réponse n’est pas non plus jugée satisfaisante par Ecolo-Groen. Par la voix du député Samuel Cogolati, les écologistes demandent l’audition de l’entreprise et de l’AFCN en sous-commission de sûreté nucléaire à la Chambre.

Vers une meilleure communication

Le reportage a mis en lumière un héritage empoisonné trop longtemps ignoré, selon Samuel Cogolati (Ecolo). Pour lui, il était évident que nous connaissions les déchets nucléaires qu’on rejetait en mer du Nord jusque dans les années 80. Aujourd’hui on parle d’enfouissement. Rien que pour le site d’Umicore à Olen, on retrouve plus de 500.000m³ de déchets radioactifs. La difficulté, c’est qu’ils sont parfois mélangés à la terre sans aucun conditionnement. Les niveaux d’activité sont très différents d’un endroit à l’autre. Mais, l’on sait qu’une partie d’entre eux a une longue durée de vie.


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"J’ai rencontré des habitants qui se promenaient innocemment, des enfants qui se baignaient dans le canal à proximité du mur de l’usine d’Umicore, sans se douter une seule seconde que certains hotspots dépassaient les niveaux de radioactivité des zones d’exclusion de Fukushima. Ça ne va pas. Quand même l’AFCN affirme noir sur blanc qu’il y a des zones contaminées dans les eaux souterraines, dans les rues avoisinantes de Geel et Olen, on ne peut pas accepter comme responsables politiques qu’il n’y ait même pas une pancarte pour avertir du danger la population locale", explique Samuel Cogolati (Ecolo).

Quand j’ai regardé le reportage de la RTBF, j’ai avalé de travers

Pour Kim Buyst (Groen), Olen est un terrain connu puisqu’elle y habite.

"Quand j’ai regardé le reportage de la RTBF, j’ai avalé de travers. Hier, j’ai appris une nouvelle fois qu’il y a une pollution historique sur le site d’Umicore. Ce n’est pas une raison de paniquer, il ne faut pas faire peur à la population. Mais il ne faut pas gérer la pollution nucléaire à la légère", témoigne Kim Buyst.

C’est pourquoi, toujours selon la politicienne flamande, il est important d’informer le citoyen et non seulement via un lien sur le site internet.


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"Un lien ne va pas mettre en garde des enfants qui voudraient y jouer, un lien ne va pas informer l’agriculteur dans les environs, un lien ne va pas prévenir la famille qui s’y promène et souhaite éventuellement faire un pique-nique", rajoute-t-elle.

Annelies Verlinden, la ministre de l’Intérieur a affirmé qu’elle gardait ces suggestions en tête. "Je pense que c’est une bonne suggestion de voir quelle communication supplémentaire nous pourrions employer pour prévoir une bonne information sur la situation sur place".

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L’AFCN suit de très près ces évolutions

La ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden a confirmé, lors de la séance plénière, que l’AFCN est au courant des sites historiquement pollués, parmi lesquels figure le site d’Olen. L’agence fédérale de contrôle nucléaire suit de manière continue l’environnement non seulement sur ces sites mais également aux alentours.

Des objectifs clairs : protéger la population, les travailleurs et l’environnement

Toujours selon Annelies Verlinden, les mesures réalisées jusqu’à présent ont démontré que l’impact sur la population et l’environnement reste très limité et n’entraîne pas d’exposition significative en cas de présence des promeneurs ou des riverains.

"L’AFCN n’a finalement qu’un seul objectif : protéger la population, les travailleurs et l’environnement contre tous les risques de rayonnement ionisant", insiste la Ministre.

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La RTBF affirme que les mesures de radioactivité réalisées pendant le tournage ont été correctement effectuées et relatées

La RTBF affirme que les mesures de radioactivité réalisées pendant le tournage de l’émission #Investigation diffusé le 9 décembre ont été correctement effectuées et relatées.


►►► À lire aussi : Déchets nucléaires à Olen: les mesures de radioactivité prises à Olen "correctement relatées", affirme la RTBF


 

 La RTBF dément donc formellement les affirmations erronées  communiquées par Umicore et réaffirme le sérieux de son enquête. 

Réactions suite au reportage d'#Investigation dans notre 19h30 du jeudi 10 décembre :

Réactions suite au reportage d Investigation sur les déchets nucléaires

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