L’accord de ce 4 décembre 2022 ne traduit finalement que l’accord intervenu entre le gouvernement fédéral et Engie, le 21 juillet dernier. Il entérine ce qui avait été alors prévu sans que, le contribuable/citoyen y voie plus clair.
Combien ?
L’approvisionnement n’est pas garanti pour 2025-2026 et aucun montant n’est toujours cité. Aussi bien pour l’entrée de l’État belge (sic) dans le capital d’une société de cogestion de deux réacteurs (dont les contours restent à déterminer) que pour le traitement des déchets nucléaires autour desquels de nombreuses interrogations demeurent (coût, enfouissement, stockage, etc.). Cela manque de chiffres et la prudence extrême de la multinationale française pourrait encore réserver quelques surprises. Mais Alexander De Croo et Tinne Van der Straeten tiennent leur " accord " ou en tout cas peuvent le présenter comme tel. Ils demeurent comptables du chemin qui reste à parcourir et des incertitudes à lever.
Engie obtient son "Pour solde de tout compte"
Engie obtient de partager les coûts jusqu’en 2035 et attend de connaître le montant maximum que lui coûteront le démantèlement et la gestion des déchets. Les montants restent à déterminer mais si la multinationale connaîtra son compte rapidement, il n'en est pas de même pour l’État belge qui in fine se retrouvera avec l’ensemble du paquet nucléaire sur les bras.
Le gouvernement se porte également garant de la pérennité de l’approvisionnement électrique. Vingt ans de procrastination politique et des mois d’atermoiements au sein de la coalition fédérale ont compressé le calendrier, voire la faisabilité technique de toute l’opération.
Engie se dégageant dès lors de nombreuses responsabilités, la coalition fédérale doit apporter des réponses. Un premier pas a été franchi. Il en reste d’autres tout aussi délicats. Tous en conviennent. Un processus est engagé mais l’incertitude de l’issue demeure.
Dans le climat préélectoral qui prévaut déjà, le Premier ministre et la ministre de l’Energie rencontreront de plus en plus de difficultés pour avancer. Les Verts ont dû avaler la couleuvre qu’on leur prédisait dès l’accord de gouvernement. Cela se crispe entre partenaires.
Toujours est-il que le gouvernement belge accepte pour la première fois de son histoire de s’occuper de gestion énergétique. Forcé et contraint. Reste à présent à fixer une stratégie, à adopter une vision à long terme. En ce début d’année, il est encore permis de rêver…