Nuvaxovid, un cinquième vaccin contre le Covid dans l’union européenne, un vaccin de facture plus classique

Novavax : Un cinquième vaccin anti-covid en Europe

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Par Pascale Bollekens

L’Agence européenne des médicaments (EMA) a donné son feu vert lundi au vaccin anti-Covid de Novavax. Nuvaxovid, c’est son petit nom, utilise une technologie plus classique que celles employées pour les vaccins déjà autorisés, ce qui pourrait réduire le scepticisme parmi les non-vaccinés. Le vaccin de la firme américaine devient donc "le cinquième vaccin recommandé dans l’UE pour prévenir le Covid-19 chez les plus de 18 ans", a souligné l’EMA dans un communiqué.

Novavax, on injecte directement la protéine Spike, la clé du virus pour entrer dans nos cellules

La cible de ce vaccin reste la même que pour les autres : la protéine "Spike", la clé qui permet au virus de rentrer dans nos cellules. Ce coronavirus a en effet besoin d’envahir nos cellules pour pouvoir se multiplier, il est donc important de bloquer leur porte d’entrée.

La différence avec ce cinquième vaccin, c’est que l’on va injecter directement la protéine elle-même et plus l’information génétique pour indiquer à nos cellules comment la produire. Le principe reste donc le même, seule la technologie est différente et plus classique. "Le Nivaxovid ressemble à d’anciens vaccins comme ceux contre l’hépatite B", nous explique l’immunologue de l’ULB Muriel Moser. "Ils sont aussi constitués d’une protéine et d’un adjuvant pour booster la réaction."

Et de poursuivre : "Ils peuvent donc sembler mieux connus. Même si les vaccins à ARN messager sont, eux aussi, connus depuis plus de 20 ans mais ils n’ont jamais été distribués à si grande échelle. Ces vaccins ARN contre Ebola ou contre certains cancers ont donné des résultats très prometteurs. Ceux contre l’hépatite B ont effectivement été distribués aux nourrissons à très large échelle."

Un vaccin plus classique mais pas seulement

Ce vaccin peut se conserver à la température d’un frigo normal soit entre 2 et 8 °C, au contraire de ceux à ARN Messager qui doivent être conservés à moins 70 °C. C'est un atout pour toute la logistique, la conservation et le transport.

Une protection contre la maladie avec des symptômes faibles ou modérés qui frôle les 100% et de 90% contre les cas graves.

Son efficacité est redoutable, selon l’étude de phase 3 publiée dans la revue scientifique de référence en médecine, le New England Journal of Medicine. 30.000 volontaires y ont participé, soit 10 fois plus que ce qui est demandé d’habitude dans une étude clinique. Et ce n’est pas tout, nous confirme Muriel Moser : "Les résultats montrent que ce vaccin offre une protection contre la maladie avec des symptômes faibles ou modérés qui frôle les 100% et de 90% contre les cas graves. Des infections qui ont été vérifiées par tests PCR. De plus, les scientifiques l’ont aussi testé aux Etats-Unis et au Mexique sur des personnes aux origines ethniques diverses. Pour l’ensemble des individus, la protection est excellente."

Contre Omicron ? Trop tôt pour le dire

Contre le nouveau venu, le variant Omicron, il n’y a pas encore de réponse, nous précise l’experte. ce nouveau vaccin n’a évidemment pas encore été testé contre lui. Mais, selon elle, on peut se référer aux autres vaccin. On voit que si les anticorps sont moins efficaces pour prévenir l’infection à l'Omicron, la protection, elle, reste tout de même efficace. Il a été démontré qu’avec la troisième dose, les anticorps retrouvent près de 70% d’efficacité.

Muriel Moser nous apprend qu’il y a aussi une autre protection : "Grâce à ce qu’on appelle les cellules tueuses, les lymphocytes T, qui, eux, ne sont pas sensibles aux mutations comme les anticorps, on peut donc raisonnablement s’attendre à mieux résister que prévu. Cela dit, on verra dans les prochains jours comment vont se passer les choses avec cet 'Omicron' excessivement infectieux et qui se multiplie extrêmement rapidement."

Nuvaxovid, un bon candidat

Côté effets secondaires, il y a les migraines, fatigues, surtout après la deuxième dose donnée près 21 jours, pas d’effets graves répertoriés. Mais dans cette phase 3 des essais cliniques, seules 30.000 personnes ont été suivies. Les effets très rares n’ont donc pas pu être constatés comme pour les vaccins à ARN messager, par exemple, qui ont déjà été administrés à des centaines de millions de personnes dans le monde, et où on a constaté qu'un seul cas de myocardite ou péricardite par million de doses.

Le vaccin contre l’hépatite B, très utilisé depuis des dizaines d’années, n’a pas provoqué d’effet grave. Il n’y aurait donc pas de raison de s’inquiéter.

"C’est un bon candidat", s’exclame Muriel Moser. "On voit qu’il y a de l’incertitude chez certains quand on parle de vaccin qui contient de l’information génétique pour que nos propres cellules fabriquent la protéine Spike, même si cet ARN messager a une durée de vie très éphémère. Alors peut-être que ce vaccin de Novavax, plus classique, pourra les rassurer. Pour le moment, 76% des gens sont vaccinés dans notre pays. L’idéal serait d’atteindre les 90%. Si ce vaccin peut y contribuer, ce serait tout simplement une excellente nouvelle !"

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JT du 02/11/2021

Covovax de Novavax

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