Bruxelles

NY Times, Le Monde, Marca… : l’Union est tendance, bien au-delà des frontières de Bruxelles

Par Jérôme Durant via

C’est soir de match au parc Duden : l’Union reçoit Ostende. Quelques dizaines de supporters ont fait le déplacement depuis la côte en car. Mais deux Ostendais sont, eux, venus en train et n’iront pas dans la tribune des visiteurs. Casquettes vissées sur la tête et longue barbe, Klaas et Niko ont le look hipster. Ils sont membres des Union Sailors, un club de supporters officiel de l’Union basé dans un café d’Ostende.

"Venir à l’Union, c’est autre chose que de regarder un match d’Ostende", glisse Niko. "Il n’y a pas d’atmosphère, pas d’ambiance à Ostende", renchérit Klaas.

►►► Cet article est issu de la série de podcasts Union 22 qui vous raconte et décortique la folle saison des Jaune et Bleu.

Klaas et Niko juste devant le stade Marien
Klaas et Niko juste devant le stade Marien © Union Sailors

Cela fait plusieurs années que les deux comparses suivent l’Union dès que possible, à domicile comme en déplacement. Pas vraiment fans de foot à la base, plutôt amateurs de cyclisme, ils sont pourtant tombés amoureux de " l’esprit amical et familial " de l’Union et ont entraîné dans leur sillage une dizaine d’amis ostendais : les Sailors étaient nés.

Cinq ou six fûts en trois heures, c’est pas mal hein

Quand l’Union se déplace à Ostende, les supporters ont un point de chute tout trouvé sur la digue pour préfacer ou refaire le match : Le Crayon, café qui abrite les Sailors. "La dernière fois, en novembre, c’était plein à craquer, se souvient Niko. Cinq ou six fûts en trois heures, c’est pas mal hein !"

Le café Le Crayon, repère des unionistes à deux pas de la digue d’Ostende.
Le café Le Crayon, repère des unionistes à deux pas de la digue d’Ostende. © Union Sailors

Avant la remontée en D1A, l’Union comptait quatre clubs de supporters. Il y en a aujourd’hui quatorze : six basés à Bruxelles, mais aussi quatre en Flandre et quatre en Wallonie. Ces deniers mois, la zone d’influence unioniste s’étend clairement, au niveau des supporters mais aussi dans la sphère médiatique.

"Le dernier miracle du football européen"

Le Monde, So Foot et L’Equipe pour la France ; Marca pour l’Espagne, le New-York Times ou encore la BBC : des médias prestigieux se prennent de passion pour l’Union depuis le début de saison. Alors que le championnat belge ne fait habituellement pas recette à l’étranger, les articles et reportages sur "le dernier miracle du football européen", selon la formule de Marca, se multiplient dans la presse internationale.

Du Japon à l’Argentine, en passant par l’Allemagne et les Pays-Bas, nombreuses sont les rédactions à vouloir en savoir plus sur cette réussite à la Leicester, champion d’Angleterre en 2016 deux ans après avoir été promu en Premier League.

© RTBF

L’impression d’avoir retrouvé le foot d’il y a 40 ans

Et s’il y en a bien un qui est chargé de raconter inlassablement la belle histoire de l’Union aux médias étrangers, c’est notre confrère Pascal Scimè.

"Franchement, je devrais peut-être changer de boulot pour devenir ambassadeur de l’Union", plaisante celui qui a coécrit un livre sorti à l’occasion des 120 ans du club. "Plus sérieusement, le phénomène intéresse. Pour les prestations sportives, mais aussi pour l’histoire : un club historique, le troisième le plus titré de Belgique, en léthargie depuis plusieurs décennies, qui revit grâce à des joueurs inconnus et revanchards, et puis qui fait la nique à tous les grands clubs. Ce que j’entends beaucoup auprès de mes confrères étrangers, c’est cette impression d’avoir retrouvé le foot d’il y a 40 ans, celui qui n’était pas sclérosé par l’argent, le jeu pour le jeu", décortique Pascal Scimè.

Rien que le nom sonne marrant en France

On trouvera confirmation des propos de Pascal Scimè en rencontrant deux journalistes français venus humer l’air du Duden lors du match Union-Ostende.

"Rien que le nom sonne marrant en France. On a l’impression que c’est un petit club", sourit Pierre-Hakim Ouggourni, journaliste pour Ouest-France. "Un promu qui est premier, ce n’est pas commun, ça fait penser à Leicester, on a envie de le vivre de l’intérieur et de le raconter à nos lecteurs."

"On ne va pas se mentir, on ne regardait pas les matches il y a quelques mois", admet Thymothé Pinon, journaliste pour France Football et L’Equipe. "Il se passe des choses quand on regarde l’Union, on ne s’ennuie pas. C’est un football énergique, attrayant. C’est un club pour lequel on se prend vite d’affection, parce qu’il y a cette ambiance sympa avec une tribune debout qu’on ne trouve pas souvent ailleurs."

© RTBF

La découverte du stade Marien ne laisse pas indifférent ces deux habitués des enceintes françaises. "C’est folklorique", estime Pierre-Hakim Ouggourni. "Cela ne ressemble pas à la plupart des enceintes de première division 1 en France."

"Cela fait plaisir", enchaîne Thymothé Pinon. "C’est un retour aux sources. Un club à dimension humaine, une façade historique, un club house, le fait de pouvoir franchir les portes du stade sans demander je ne sais combien d’accréditations : c’est très rafraîchissant…"

© Belga

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