Barbe et cheveux poivre et sel, le chef madrilène Paco Roncero travaille des palourdes, auxquelles il ajoute "une touche de café" dans les cuisines de sa "Terraza del Casino", deux étoiles dominant le centre de la capitale espagnole. "Nous sommes une profession super importante pour la survie d'un pays comme le nôtre qui est en premier lieu touristique. Si nous mourons tous, que restera-t-il ?", souligne le chef de 51 ans, qui a dû supprimer plusieurs menus pour sauver sa trésorerie face à une activité réduite de 70% par rapport à l'an dernier.
Resté fermé de longs mois, Claude Bosi, chef français du Bibendum, deux étoiles londonien, estime pour sa part avoir eu la chance que son propriétaire accepte de baisser le loyer du restaurant et que les banques acceptent de l'aider.
Mais "cette année, malheureusement, va être une année perdue, on va relancer la machine et avec un peu de chance, on va faire une belle année l'année prochaine", espère-t-il.
Comme la plupart de ses confrères en Europe, Cristina Bowerman, cheffe du Glass Hostaria (une étoile) à Rome, a dû se résoudre à mettre une partie de son équipes au chômage technique. "Pour moi, la crise est énorme. Je gagnerai cette année environ 75% de moins", insiste cette cheffe de 54 ans aux cheveux teints en rose.