Le Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahou doit-il être jugé pour la mort des civils tués lors de l’offensive menée sur la bande de Gaza du 10 au 21 mai ? L’avocat belge Georges-Henri Beauthier pense que des crimes de guerre et crimes contre l’humanité ont été commis et sont du ressort de la Cour pénale internationale de La Haye. Il vient d’y déposer le dossier d’une famille de Gaza, 6 personnes tuées par un bombardement sur leur habitation.
Le drame s’est déroulé le 13 mai, journée au cours de laquelle l’armée israélienne a intensément frappé l’enclave palestinienne. Elle répondait aux tirs de roquettes lancés depuis la bande de Gaza par la branche armée du Hamas palestinien vers des villes israéliennes.
Rawiya était enceinte
Ce jour-là, le bilan franchit le cap des 100 morts côté palestinien. Ce jour-là, l’armée israélienne annonce une fausse incursion terrestre dans la bande de Gaza, et bombarde ensuite puissamment les tunnels dans lesquels se cachent les combattants palestiniens.
Ce jour-là, d’après le dossier transmis à la CPI, les frappes israéliennes ont détruit sans avertissement neuf habitations civiles à Sheikh Zayed, dans le nord de la bande de Gaza. Dans un de ces logements se trouvait une famille de six personnes : Raafat al-Tanani et son épouse enceinte Rawiya, ainsi que leurs quatre enfants âgés de 3 à 8 ans. Tous sont morts atrocement mutilés, comme le prouvent les rapports d’autopsie et les photos transmis à la Cour.
Quartier résidentiel
Le grand-père des enfants, Mohammad al-Tanani a mandaté George-Henri Beathier, sa collègue Julie Goffin et un avocat jordanien pour porter ces faits à la connaissance de la procureure de la Cour pénale internationale. "Cette famille a été décimée dans un quartier résidentiel où il n’y avait pas, à ma connaissance, de militant Hamas qui a été touché", explique Georges-Henri Beauthier.