Olafur Eliasson, quand l'art se conjugue avec activisme écologique

Par Romane Carmon

À l’heure où, au Groenland, le principal glacier de l’Arctique se fracture, des artistes comme Olafur Eliasson inscrivent leurs œuvres dans le combat écologique. À l’origine de "Ice Watch", l’artiste amène le public à repenser son rapport à la Terre et ainsi le sensibiliser à l’urgence climatique.

Né en 1967 à Copenhague, Olafur Eliasson passe son enfance entre le Danemark et l’Islande, où il s’émerveille de l’intensité des paysages qui s’offrent à lui.

Dans un article de la Gazette Drouot, il raconte : "En 1972-1973, j’avais cinq ans et l’Islande rationnait le pétrole. Vers 6, 7 ou peut-être 8 heures du soir, la ville où vivait la famille de mon père coupait la lumière pour économiser l’énergie. Celle de l’extérieur, naturelle, pénétrait alors dans la maison. Tous ensemble, nous admirions de la fenêtre les fjords et le glacier baignés par la clarté bleue du crépuscule. C’était un moment magique d’unité familiale devant ce magnifique spectacle naturel…".

Malheureusement, ses multiples voyages feront aussi de lui un témoin direct du réchauffement de la planète. Pour appuyer son propos, l’artiste consacre une série de photographies de glaciers islandais, prises à 20 années d’intervalle, entre 1999 et 2019

Olafur Eliasson, quand l'art se conjugue avec activisme écologique

Loin des longs rapports scientifiques, souvent indigestes, Olafur Eliasson interpelle son public en provoquant chez lui des sensations, une expérience de la nature qui l’entoure.

"Je souhaite amplifier la manière dont l’homme ressent le monde et étudier comment il peut réussir à le changer, ajoute-t-il. Lorsque nous éprouvons des sensations, des émotions, nous existons en tant qu’acteurs responsables de notre vie, sans être victimes de nous-mêmes.", peut-on lire dans ce même article de la Gazette Drouot.

30 ans de carrière derrière lui, ses œuvres coïncident souvent avec d’importants événements liés à la lutte contre le changement climatique.

"Ice Watch", la fonte des glaces au cœur des capitales

Olafur Eliasson, quand l'art se conjugue avec activisme écologique

Sans doute parmi les plus retentissantes de ses oeuvres, "Ice Watch" s’était installée au cœur de Copenhague, en 2014, au moment où le GIEC avait publié son 5e rapport d’évaluation des Nations Unies sur les changements climatiques. L’année d’après, 12 blocs de glace s’étaient invités Place du Panthéon à Paris, à l’occasion de la COP21.

Disposés comme le cadran d’une horloge, les blocs de glace ont pour but de faire vivre la fonte des glaces au cœur même des capitales et de sensibiliser à l’urgence climatique.

La troisième édition de "Ice Watch" s’est déroulée à Londres, en décembre 2018, dans le cadre de la conférence sur le climat (COP24) à Katowice en Pologne.

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