Les amitiés d’enfance sont souvent celles qui traversent les années, celles dont les racines sont ancrées profondément. Autant d’années de connivence, de respect, d’amitiés qui dépassent le cadre professionnel. La relation Federer – Rochus est assurément de celles-là, à l’image de ces retrouvailles à Roland Garros en 2021. Roger Federer, devenu parcimonieux dans ses entretiens individuels avec la presse, accepte le rendez-vous de la RTBF parce que c’est son pote Oli qui mène l’entretien. Dix minutes durant, les deux champions parlent des enfants, du covid, de la santé de l’un, de la retraite de l’autre. De tout et de rien en somme… Le tennis reste le lien, mais pour cette fois il est relégué au deuxième rang.
Seize mois plus tard, Roger Federer a franchi le pas. A 42 ans, il passe de l’autre côté du filet.
" Je ne vais pas dire que je tombe des nues " s’empresse de commenter Olivier Rochus " Rodge a mal partout, l’an dernier à Roland, il s’arrête en huitième. Il prend 6-0 à Wimbledon. A 42 ans, on savait que ça allait arriver. Il s’en fout de faire huitième ou quart en Grand chelem". Son corps a dit stop.
Même si la logique est implacable autant que la surprise est attendue, la retraite De Roger Federer suscite partout quelques pincements au cœur.
" Pour moi, c’est le meilleur joueur qui s’en va. C’est le premier des "monstres" qui s’arrête. Avant, il y avait Agassi, Edberg, Becker, Rafter ou même Sampras mais à côté de lui c’étaient des petits poucets. Rodge avait ce talent, cette fluidité, cette élégance qu’aucun autre n’aura jamais."
Si la vérité mathématique plaide pour Nadal ou Djokovic en termes de records, Federer aura été celui qui a ouvert la voie.
" Ce qui est certain, c’est qu’il a poussé les autres à travailler plus. Toujours plus. Il a tiré tout le monde vers le haut ".