Cela fait un an qu’Olivier Vandecasteele est détenu en Iran. Comme otage, comme une quinzaine d’autres Occidentaux. Ce travailleur humanitaire belge actif pendant 6 années pour aider les réfugiés afghans en Iran pour le compte de différentes ONG dont une norvégienne a été arrêté par les autorités iraniennes.
Une arrestation à Téhéran le 24 février 2022 lors d’un séjour privé alors qu’il s’apprêtait à quitter définitivement le pays. Accusé d’espionnage, Olivier Vandecasteele a été condamné à 40 ans de prison et 74 coups de fouet au terme d’un procès inéquitable où il n’a pu être défendu par un avocat de son choix.
Une année en prison, en isolement complet et mal nourri. Une année difficile pour sa famille aussi. Avec très peu de contacts.
On espère en tout cas qu’ils n’iront pas jusqu’à faire les 74 coups de fouet
Sa famille s’inquiète de son état de santé et demande sa libération. "On espère en tout cas qu’ils n’iront pas jusqu’à faire les 74 coups de fouet, parce que ça pourrait le mettre dans un état irrécupérable", explique sa sœur Nathalie Vandecasteele.
Un stress croissant
Depuis décembre, les mauvaises nouvelles s’accumulent pour Olivier Vandecasteele. Accusations d’espionnage, condamnation, suspension par la Cour constitutionnelle du traité de transfèrement qui bloque son échange avec un agent iranien condamné en Belgique, et puis un état de santé qui se dégrade : des infections aux pieds, des problèmes aux bras, d’estomac, aux dents, un bourdonnement quasi continu dans les oreilles, des maux de tête, des médicaments perdus ou inadaptés, pas ou plus de consultations médicales.
Depuis le 20 janvier, plus de nouvelles d’Olivier Vandecasteele, détenu dans un endroit inconnu, en cave, sans lumière extérieure, avec la lumière artificielle allumée 24 heures sur 24.
"Il ne va pas bien", témoigne sa sœur qui explique le stress pour la famille. "Je dois vous avouer que c’est très difficile. Le stress monte avec le temps. On se rend compte qu’il n’y a rien qui se débloque."
Diplomatie des otages
Olivier Vandecasteele est au centre d’un bras de fer diplomatico-judiciaire entre la Belgique et l’Iran qui veut l’échanger contre un terroriste détenu chez nous. Sans le vouloir, ce citoyen belge se retrouve le jouet de la "diplomatie des otages" pratiquée par l’Iran.
Son sort est lié à celui d’Assadollah Assadi, un agent iranien condamné en 2021 à 20 ans de prison par la justice belge pour un projet d’attentat (déjoué) contre l’opposition iranienne prévu en 2018 à Villepinte, en France.
"Au début on nous a demandé de rester discrets", raconte Nathalie Vandecasteele.
Contrairement à d'autres pays confrontés à une question d'otages en Iran, la Belgique voulait dans un souci légaliste pouvoir utiliser un traité de transfèrement des détenus avec l’Iran pour pouvoir obtenir la libération d’Olivier Vandecasteele, mais le texte a été attaqué en justice par l’opposition iranienne, qui refuse la remise en liberté de l’agent iranien.
Suspendu provisoirement en décembre 2022, ce traité de transfèrement fait l’objet d’un examen auprès de la Cour constitutionnelle. Si elle valide le traité, celui-ci pourrait rouvrir la voie à un échange de prisonniers, et au retour de l’humanitaire belge au pays. L’arrêt de la Cour constitutionnelle est attendu pour ce 8 mars.