La décision de la Cour constitutionnelle prévoit une réserve. Elle demande qu’on informe les parties civiles, donc les victimes, d’une décision de transfèrement pour que ces parties puissent faire valoir leurs droits. Concrètement, les opposants au régime iranien qui ont, jusqu’à présent, tout tenté pour empêcher la libération d’Assadolah Assadi devront être informés du projet de transfèrement. Que feront-ils ? "Cela pourrait être une forme d’obstacle", concède Me Olivia Venet. "On va l’analyser, on va voir comment cela va se passer. On sait qu’il y a toujours encore des recours en cours", poursuit-elle.
Du côté du Conseil national de la Résistance iranienne, le CNRI, à propos d’Assadolah Assadi, on se dit déjà "déterminés à empêcher autant que possible la libération de ce terroriste de haut rang", comme le déclare dans un communiqué Mohammad Mohaddessin, le président du Comité des affaires étrangères du CNRI.
Le CNRI exige la libération immédiate d’Olivier Vandecasteele, mais il n’est pas question pour eux que la libération du diplomate iranien condamné pour terrorisme en Belgique soit mise dans la balance. "Si Assadi, qui a planifié le crime terroriste le plus sanglant d’Europe, est aujourd’hui échangé contre un otage innocent, le régime iranien conclurait qu’il peut prendre plus d’Occidentaux en otages et commettre plus de crimes terroristes. Parce qu’il serait convaincu que, quel que soit le crime qu’ils commettent en Europe, ils pourraient échanger leurs terroristes arrêtés contre des otages innocents", estime le président du Comité des affaires étrangères du CNRI qui préconise que l’Europe fasse pression sur le régime iranien pour le contraindre "à cesser cette politique inhumaine" de diplomatie des otages et de chantage.
Avec cette argumentation, il reste difficile de mesurer les chances que les opposants iraniens empêchent par leur action un retour d’Olivier Vandecasteele en Belgique dans le cadre du traité sur le transfèrement, mais l’ombre de recours ou d’actions en justice de leur part plane encore sur ce dossier.