Avec 250 employés à temps plein et 150 saisonniers, qui surveillent les incendies depuis les airs ou qui descendent sur place en parachute ou par camion, il est responsable d’un territoire représentant quasiment cinq fois la taille de la France.
L’objectif, reconnaît le pilote-en-chef Sviatoslav Kolessov, est d’éteindre les feux entièrement. Mais avec une main-d’œuvre limitée, qui a souffert des coupes budgétaires depuis la fin de l’URSS lorsque le service comptait près de 1600 personnes, la tâche se révèle souvent impossible à réaliser.
Bien souvent, à cause de ce manque d’hommes, les pompiers n’interviennent que lorsque les feux atteignent une taille jugée suffisante, laissant brûler les feux plus petits.
"Et si le feu se répand rapidement et atteint une vaste zone, alors nous tentons de sauver les régions habitées et les infrastructures stratégiques", explique Kolessov à l’AFP.
Coupe budgétaire continue
Les écologistes mettent en cause la politique russe de lutte contre les feux de forêts, et notamment un décret gouvernemental de 2015 autorisant les autorités locales à ignorer des incendies si le coût pour les éteindre dépasse les dommages estimés.
"Nous disons depuis des années que la Russie doit multiplier par au moins trois son budget pour lutter contre les incendies de forêt", explique ainsi à l’AFP Grigori Kouksine de Greenpeace.
Début juillet, Moscou a mobilisé ses secouristes et son armée pour aider la Iakoutie à faire face aux incendies, tandis que des dizaines de volontaires ont aussi rejoint le combat.
Nos hommes travaillent dans la forêt depuis un mois non-stop. N’importe qui serait fatigué
Le manque de fonds pour le Service aérien de protection des forêts, le seul organe entièrement chargé de lutter contre de tels incendies, est néanmoins évident sur le terrain.
"J’ai prêté la plus grande partie de mon équipement à une équipe sur un feu avoisinant", raconte Egor Zakharov, qui dit n’avoir pu obtenir un quad de patrouille qu’après de multiples demandes et des critiques des autorités sur la lenteur de son équipe.
"Nos hommes travaillent dans la forêt depuis un mois non-stop. N’importe qui serait fatigué. De quel droit nous critiquent-ils ?", s’emporte-t-il, promettant de continuer malgré tout.
Après Bias-Kiouïol, ses hommes iront lutter contre le prochain feu, sans aucun repos. "Si nous n’étions pas là, tout brûlerait", lance-t-il.