On connait nos Classiques : "Dans la deuxième ascension du Vieux Quaremont, j’ai cru que Pogacar avait une moto !", hallucine Rodrigo Beenkens

Rodrigo Beenkens abonde dans ce sens : "Avant Pogacar je n’ai pas connu de coureur capable de briller sur le Tour de France et sur le Tour des Flandres. Malgré mon grand âge, lorsque Louison Bobet l’a fait en 1955 je n’étais pas né et lorsqu’Eddy Merckx l’a fait j’étais un gamin. Pogacar est un gars complètement atypique et heureusement pour ses adversaires qu’il y a un domaine où il a encore une marge de progression, c’est le sprint, sinon il se serait imposé. L’image la plus forte de ce Tour des Flandres, c’est l’attaque dans la deuxième ascension du Vieux Quaremont, c’est absolument hallucinant, j’ai cru que Pogacar avait une moto ! Pogacar peut gagner absolument toutes les courses sans exception avec les jambes qu’il a pour le moment. Sauf, probablement, un sprint massif sur les Champs Elysées."

Pogacar et sa génération cassent donc les codes du cyclisme des ces dernières années comme l’explique Samuel Grulois : " Dans les années 90, début des années 2000, il y avait une spécialisation extrême dans le cyclisme qui a un petit peu aseptisé la discipline et depuis quelques années on est dans une sorte de désescalade de la spécialisation… et je ne m’en plains pas ! Il faut évidemment avoir les capacités de le faire, Pogacar les a, il faut aussi avoir du culot pour venir sur un Tour des Flandres et quel bonheur ! Egan Bernal s’était illustré sur les Strade Bianche il y a un an et si tous les gars de cette génération ont ce culot-là, cette envie et le talent qui va avec, alors on va vraiment s’amuser dans les prochaines années. "

Pour cause d’élections présidentielles françaises, il y a eu un changement de week-end entre Paris-Roubaix et l’Amstel Gold Race. Le départ de cette dernière se fera donc au lendemain de la dernière étape du Tour du Pays basque, ce qui aura des conséquences : "C’est très important car, souvent, les protagonistes du Tour du Pays basque prennent part à l’Amstel Gold Race. Ce ne sera donc pas le cas pour des coureurs comme Julian Alaphilippe. Compte tenu des nombreux malades et nombreux blessés, le plus important sera de scruter la liste des participants" commente Rodrigo Beenkens.

Au vu des absents ce week-end, Samuel Grulois s’attend à une course spéciale : "J’attends un déroulement inattendu et peut-être encore plus ici qu’au Tour des Flandres. J’attends un vainqueur inattendu car cette liste de partants ne sera pas dévaluée pour autant, mais il manquera clairement quelques mecs qu’on aurait sans doute vus à leur avantage sur le parcours de Valkenburg. On pourrait donc assister, sur ce parcours qui pourrait provoquer plein de surprises, à une victoire surprise."

Jerome Helguers ne s’attend pas à un vainqueur surprise et se mouille : "Moi j’attends avec impatience le nom du deuxième coureur à l’arrivée. Celui qui va terminer deuxième derrière Mathieu van der Poel. Je trouve que cela faisait très longtemps que l’on n’avait pas eu dans les classiques un favori qui est à ce point au-dessus du lot. Quand on sait que Wout van Aert, Alaphilippe, Pogacar, Maximilian Schachmann ne seront pas là, je me dis que van der Poel est le grand favori."

Jerome Helguers affirme : "Il y a quinze jours entre les Flandres et Roubaix alors qu’habituellement il n’y a qu’une semaine. Les coureurs expliquent que c’est plus difficile à gérer car il faut maintenir la forme, la charge de travail et les entraînements durant ces quinze jours. D’un autre côté, certains coureurs courent derrière leur forme et vont se dire qu’avoir ces quinze jours les arrange bien. Cela met beaucoup d’incertitudes sur cette Amstel Gold Race. Traditionnellement on dit que c’est la course entre les Flandriennes et les Ardennaises, mais cette année je trouve que ce changement de calendrier fait que l’on va avoir une Amstel Gold Race très flandrienne, sans les pavés, mais avec les coureurs des pavés."

"Il y a effectivement pas mal d’interrogations avec notamment Quick-Step, qui s’illustre depuis des années sur les courses flandriennes, pour qui je me demande quelle sera sa réaction sur cette Amstel Gold Race à une semaine de Paris-Roubaix" répond Samuel Grulois.

Rodrigo Beenkens conclut : "Il y aura plus de coureurs de pavés et moins de coureurs de classiques wallonnes, c’est une évidence. N’oubliez pas que les coureurs qui ont des ambitions dans Paris-Roubaix auront besoin de s’aligner dans l’Amstel Gold Race, une course de plus de 250 kilomètres, pour avoir du rythme avant Paris-Roubaix car beaucoup ont fait l’impasse sur l’Escaut et beaucoup feront l’impasse sur la Flèche Brabançonne."

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