Cyclisme

On connaît nos Classiques : Wout Van Aert est-il prêt pour Milan-Sanremo ?

On connaît nos Classiques S04E03 : avant Milan-Sanremo

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La question vous est peut-être venue en tête : que se passe-t-il avec Wout van Aert ? Le Belge avait repoussé sa reprise, zappant les Strade Bianche pour démarrer sa saison sur Tirreno Adriatico où il n’a finalement gagné aucune étape. Le vainqueur de Milan-Sanremo 2020 est-il prêt pour l’édition 2023 ? Nos spécialistes vélo ont débattu du sujet dans le troisième épisode de notre podcast "On connaît nos Classiques".

Rodrigo Beenkens comprend les interrogations du grand public, mais tempère : "Si on n’a pas regardé Tirreno Adriatico ou qu’on ne voit que ses résultats, on se demande effectivement ce qui lui arrive : c’est la première fois depuis cinq ans que Wout van Aert sort d’une course par étapes sans victoire. L’an dernier et l’année d’avant, à ce stade-ci il avait 2 victoires et 7 ou 8 podiums… Ici : rien. Mais il a sacrifié ses ambitions de victoire d’étape sur ce Tirreno pour aider Primoz Roglic, comme il avait sacrifié ses ambitions de classement général l’an dernier sur Paris-Nice pour ce même Roglic…"

Autre élément à ne pas négliger : la chute de Van Aert sur la seule étape qu’il ambitionnait sans doute. Une fois relevé, le coureur belge a rassuré tout le monde, y compris notre commentateur TV : "Quand on regarde bien l’étape des murs, il a tout fait exploser ! Et il se classe dans le top 10 de cette étape, entouré de coureurs de classement général, hormis Tom Pidcock." Jérôme Helguers appuie, en se basant sur l’attitude de Julian Alaphilippe : "Il a semblé dégoûté, avec un geste du bras quand il a vu Van Aert prendre les commandes du peloton. Le Français a confirmé que le Belge emmenait à un rythme totalement dingue et qu’il avait étouffé tout le monde. Donc si on se base sur ses propos, on peut être rassuré sur la forme de Van Aert !"

Un "plan économie" ?

Les jambes ont donc l’air prêtes, aux yeux de notre Team Cyclisme RTBF Sport. Mais la tête suit-elle vraiment ? C’est l’autre interrogation… Pour Jérôme Helguers, Wout van Aert a déjà péché par excès par le passé, en laissant trop d’énergie sur certaines courses. "Je me souviens d’un Tirreno Adriatico de fou, il y a deux ans, avec Tadej Pogacar et Mathieu Van der Poel. Cette fois, il met peut-être enfin son 'plan économie' en application ! Il a déjà gagné Milan-Sanremo, il a déjà gagné les Strade Bianche. Ce qu’il veut désormais, c’est gagner le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Donc il me donne l’impression d’être dans cette optique-là : s’économiser pour être vraiment prêt pour ces huit jours entre le Ronde et Roubaix…"

Notre consultant Gérard Bulens appuie cette théorie de l’économie et estime aussi que Van Aert a tiré des conclusions des années précédentes : "Il était très rapidement en forme, avec une victoire sur le Nieuwsblad l’an dernier par exemple, mais il est passé à côté de ses grands objectifs. Il est donc un peu plus parcimonieux de ses efforts à ce moment-ci. Et il est temps pour lui, au niveau de l’âge. S’il passe à côté du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix cette année, ça pourrait devenir difficile pour lui. Et dans ce cas-là également, peut-être que son équipe pourrait ensuite lui faire moins confiance dans les courses d’un jour…"

Ambition mesurée, risques mesurés ?

"Mais il semble serein", ajoute Jérôme Helguers. "On peut se dire qu’il n’a peut-être pas encore une ambition débordante en analysant sa chute dans l’étape de Tirreno où il chute alors qu’il l’avait pointée : il se relève, il va s’excuser et taper dans la main de Pidcock sans être nécessairement responsable de la chute. Si ses ambitions étaient débordantes, on l’aurait vu pester de passer ainsi à côté d’une victoire."

Le scenario de Milan-Sanremo n’est en tout cas jamais écrit à l’avance. Il s’agit sans doute de la Classique la plus difficile à pronostiquer ! Plusieurs plans peuvent être mis à exécution par les équipes, même si l’an dernier tout s’était joué au moment de la descente du Poggio. "Je pense que Van Aert ne prendra pas nécessairement tous les risques dans les descentes. Prendre le risque de tout perdre alors que ce n’est pas son ambition n°1 de la saison, je n’y crois pas !" estime Rodrigo Beenkens. "Mais si ça se joue au sprint dans un groupe d’une dizaine de coureurs, il pourrait rappeler qu’il n’est pas si mauvais que cela au sprint", glisse malicieusement notre commentateur. "Sa dernière victoire au sprint remonté à fin août 2022, à Plouay. Il aura peut-être envie de remettre les points sur les i, en quelque sorte…"

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