Parmi les personnes et organisations qui pourraient menacer les intérêts belges, "on a de tout", résume Axel Legay, de l’UCLouvain. "On a des individus, parfois des individus qui tentent et qui s’amusent", explique-t-il.
Plus souvent, "ce sont des organisations, des organisations terroristes où chacun a sa fonction. Ils sont bien préparés et drillés", explique Christophe Célio, de Procsima-Group, à propos des hackers qui s’en prennent aux entreprises ou institutions dans différents pays, dont la Belgique. Il explique aussi qu’il y a des interactions entre ces groupes. "Il y a aussi un challenge de qui va hacker, qui va déployer ou mettre en place un ransomware qui va avoir le plus d’impact négatif dans le monde".
Des organisations structurées, c’est aussi ce que décrit Axel Legay, donnant comme exemple le groupe Conti, "démantelé il y a très peu de temps, qui était une organisation avec fourniture de services, hébergement de données, gestion financière et même des congés payés, qui avait pignon sur rue sur le darkweb".
Parfois ces organisations travaillent avec les Etats. "Si vous voulez faire tomber une centrale nucléaire, ce n’est pas tout le monde qui a les plans de la centrale et qui va frapper au bon endroit. Forcément, si vous avec un malware qui va s’injecter, c’est parce qu’un Etat a donné les plans ou a contribué à ce que les plans soient donnés", estime Axel Legay, de l’UCLouvain. Pour lui, "il est très clair que la Russie et la Chine contribuent de façon active à beaucoup nous embêter".
"Le plus gros des attaques, c’est étonnamment les Etats-Unis. C’est aussi la Russie et la Chine. Mais on ne peut pas dire de manière claire qu’il y a un pays spécifique qui attaque la Belgique aujourd’hui", estime quant à lui Christophe Célio, spécialiste de la cybersécurité chez Procsima-Group Pour illustrer le fait que les cyberattaques peuvent venir de partout, on peut rappeler qu’en 2013, ce sont les services secrets qui ont attaqué la Belgique, Belgacom en particulier, faisant de la Belgique "le premier Etat européen ciblé par une attaque d’un Etat ami", rappelle Axel Legay de l’UCLouvain.