Union Saint-Gilloise

Onze anecdotes pour comprendre le phénomène de l’Union Saint-Gilloise

L'Union saint-gilloise en 1912-13

© Collection Van Ackeleyen

Par Pascal Scimè

L'Union Saint-Gilloise est revenue brusquement à la mode cette année avec la magnifique chevauchée des troupes de Felice Mazzù, finalement deuxièmes derrière le Club de Bruges après avoir remporté la phase classique. Une belle page d'une glorieuse histoire longue de 125 ans.

Comment comprendre le phénomène Union Saint-Gilloise ? Réponse en onze anecdotes entre tradition, 'Zwanze', succès et personnalités charismatiques. 

 

Qu’est-ce qu’un unioniste ?

L’Union Saint-Gilloise a été fondée le 1er novembre 1897 par des "kets" issus des quartiers populaires. " Ket " ou " ketje " sont les termes utilisés de façon affectueuse à Bruxelles pour désigner un jeune ou un adolescent. L’équivalent français du " minot " ou du " pitchoun ". Et comme le définissait Bobinus (chroniqueur et auteur du début du 20e siècle) "Un unioniste est quelqu’un qui a fait sa première crotte sur la Butte !"

"Le chant des goals"

Les fans plus jeunes connaissent le désormais célèbre "Bruuuuuuuuuuxelles, ma ville je t’aime…" qui résonne inlassablement dans les tribunes du Parc Duden mais la Royale Union possède aussi un hymne plus que centenaire, le fameux "chant des goals" et son refrain "c’est l’Union qui sourit" écrit en 1912 par Bobinus. Un texte interprété quelques décennies plus tard par le chanteur bruxellois Jean Narcy et toujours diffusé dans le stade avant chaque match dont voici le premier couplet : "Il rayonne dans les sports en Belgique, parmi tous ceux qui luttent pour l’honneur, un club fameux dont la force magique domine tout d’une pure splendeur. Dans les combats, maître des destinées, il fut toujours le héros éclatant. Son nom s’évoque en de glorieux trophées. Et c’est pour lui que nous allons chantant : C’est l’Union qui sourit…"
 

Zwanze

La zwanze désigne un type d’humour gouailleur, décalé voire absurde ou un art de vivre typiquement bruxellois.

Exemple : ne pas répondre à une question par "oui" mais par, " ah non peut-être ".

Autre exemple de Zwanze " lorsqu’une équipe perdait un derby ou était rétrogradée, les supporters de l’autre équipe célébraient cela avec une cérémonie funéraire… Avec un corbillard où l’on enterrait l’adversaire ! C’était du chambrage mais c’était aussi particulièrement féroce. On distribuait les faire parts de décès en vidant des litres de gueuze."

La gueuze

Type de bière typiquement bruxelloise (et environs) obtenue à partir de l’assemblage de bières lambic jeunes et vieux. L’Union Saint-gilloise possède sa propre cuvée la "1897" (5, 7% vol. alc.) sortie dans le cadre du 125e anniversaire du club et produite par les brasseries bruxelloises Cantillon et En Stoemelings. La "1897" est une bière de type saison, dans laquelle a été ajouté un peu de lambic.

Auparavant, Cantillon avait déjà réalisé en 2004, la Cuvée des Champions pour fêter le centenaire du premier titre, avant de devenir la Cuvée Saint-gilloise mais comme l’explique son brasseur Jean Van Roy, "cette cuvée, c’est du lambic et donc pas vraiment une bière traditionnelle de supporters. Ce qui est le cas de "1897"."

Et comme le souligne Samuel Languy d’En Stoemelings, "le succès de l’Union coïncide avec le renouveau brassicole de Bruxelles." à moins que cela soit l’inverse ?

Stade Joseph Marien

Un match de gala face à l'Ac Milan inaugure le stade en 1919. Il sera élargi et modernisé en 1926. La façade principale du stade (rebaptisée en l’honneur du président de l’époque) est agrémentée de 7 panneaux sculptés représentant l’athlétisme et le football dans le plus pur style Art déco. On la doit à Oscar De Clerck. En 2010, la Région bruxelloise l’a classée comme monument. Ce qui la protège contre la destruction mais empêche aussi la modernisation éventuelle de la tribune.

La Cuvée 1897, la bière de l'Union Saint-gilloise
Joseph Marien
Les supporters de l'Union saint-gilloise massés dans les gradins.
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L’Union 60

60 matches officiels sans défaite. Une série qui démarre le 8 janvier 1933, par un partage 2-2 contre le Lierse, et se termine le 3 février 1935 par une victoire 7-0 face au Cercle de Bruges.

Le 61e match sera fatal aux unionistes. Le 10 février 1935 l’Union est battue par son rival éternel, le Daring, 2 à 0. Ce qui ne l’empêchera pas de rafler un troisième titre d’affilée et le dernier à ce jour.

Jules Pappaert

Capitaine de la fameuse "Union 60". Ce défenseur intraitable est surnommé "Pataat". International à quatre reprises, il participe au Mondial 1934.

Depuis 1953, le "trophée Jules Pappaert" récompense l’équipe à la plus longue série d’invincibilité au sein des 3 premières divisions nationales.

Le dernier quart d’heure de l’Union

Comme chaque club de tradition, la RUSG nourrit son histoire à travers des faits (cfr, l’Union 60) mais aussi à travers une belle dose de superstition à cheval entre folklore, légende et exploits avérés ou romancés… "Le fameux quart d’heure de l’Union" n’y échappe pas. La genèse remonte à 1904. Le premier titre à portée de crampons, un joueur de l’époque, Paul Grumeau, avait l’habitude d’inciter ses coéquipiers "à ne rien lâcher et à tout donner à l’approche du dernier quart d’heure". Vingt ans plus tard, lors de la fameuse épopée de "l’Union 60", l’une ou l’autre remontada de fin de match suffit à transformer le hasard en véritable croyance. A savoir que l’Union peut toujours faire la différence dans le dernier quart d’heure. Une véritable mystification. "Un Felice time" bien avant l’heure en quelque sorte.

Thierry Le Luron

Le club dépose le bilan au milieu des années 70' mais est sauvé de la radiation grâce à la mobilisation de supporters, d’hommes d’affaires, de politiques et d’artistes. Ainsi, l’humoriste français Thierry Le Luron a dévolu une partie des recettes de ses deux spectacles bruxellois à l’Union Saint-Gilloise lorsque le club était au bord de la faillite.

A jamais les premiers

Premier club belge à réaliser le doublé Coupe/Championnat durant la saison 1912-13. L’Union est aussi la première équipe du Royaume à atteindre une demi-finale de Coupe d’Europe en 1960 face à Birmingham City.

Vieille dame turinoise et Madame de Saint-Gilles

La RUSG a été fondée le 1er novembre 1897 comme la Juventus. Des clubs aux destins croisés. Plus tard, les "Bianconeri" seront les derniers adversaires européens des "Jaune et bleu" lors de l’édition 64-65 de la Coupe des Villes de foires. Les Saint-gillois seront battus avec les honneurs face à une vieille dame supérieure (0-1 au Parc Duden, le 23/09/1964, 1-0 à Turin le 7/10/1964). Les Turinois atteindront la finale (leur première européenne) où ils seront battus par Ferencvaros.

Affiche du match de Coupe d'Europe entre l'Union et la Juventus
Les Beatles en action ? Non, les supporters de l'Union
Le stade Joseph Marien pouvait accueillir près de 30.000 spectateurs.

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