L'Union Saint-Gilloise est revenue brusquement à la mode cette année avec la magnifique chevauchée des troupes de Felice Mazzù, finalement deuxièmes derrière le Club de Bruges après avoir remporté la phase classique. Une belle page d'une glorieuse histoire longue de 125 ans.
Comment comprendre le phénomène Union Saint-Gilloise ? Réponse en onze anecdotes entre tradition, 'Zwanze', succès et personnalités charismatiques.
Qu’est-ce qu’un unioniste ?
L’Union Saint-Gilloise a été fondée le 1er novembre 1897 par des "kets" issus des quartiers populaires. " Ket " ou " ketje " sont les termes utilisés de façon affectueuse à Bruxelles pour désigner un jeune ou un adolescent. L’équivalent français du " minot " ou du " pitchoun ". Et comme le définissait Bobinus (chroniqueur et auteur du début du 20e siècle) "Un unioniste est quelqu’un qui a fait sa première crotte sur la Butte !"
"Le chant des goals"
Les fans plus jeunes connaissent le désormais célèbre "Bruuuuuuuuuuxelles, ma ville je t’aime…" qui résonne inlassablement dans les tribunes du Parc Duden mais la Royale Union possède aussi un hymne plus que centenaire, le fameux "chant des goals" et son refrain "c’est l’Union qui sourit" écrit en 1912 par Bobinus. Un texte interprété quelques décennies plus tard par le chanteur bruxellois Jean Narcy et toujours diffusé dans le stade avant chaque match dont voici le premier couplet : "Il rayonne dans les sports en Belgique, parmi tous ceux qui luttent pour l’honneur, un club fameux dont la force magique domine tout d’une pure splendeur. Dans les combats, maître des destinées, il fut toujours le héros éclatant. Son nom s’évoque en de glorieux trophées. Et c’est pour lui que nous allons chantant : C’est l’Union qui sourit…"
Zwanze
La zwanze désigne un type d’humour gouailleur, décalé voire absurde ou un art de vivre typiquement bruxellois.
Exemple : ne pas répondre à une question par "oui" mais par, " ah non peut-être ".
Autre exemple de Zwanze " lorsqu’une équipe perdait un derby ou était rétrogradée, les supporters de l’autre équipe célébraient cela avec une cérémonie funéraire… Avec un corbillard où l’on enterrait l’adversaire ! C’était du chambrage mais c’était aussi particulièrement féroce. On distribuait les faire parts de décès en vidant des litres de gueuze."
La gueuze
Type de bière typiquement bruxelloise (et environs) obtenue à partir de l’assemblage de bières lambic jeunes et vieux. L’Union Saint-gilloise possède sa propre cuvée la "1897" (5, 7% vol. alc.) sortie dans le cadre du 125e anniversaire du club et produite par les brasseries bruxelloises Cantillon et En Stoemelings. La "1897" est une bière de type saison, dans laquelle a été ajouté un peu de lambic.
Auparavant, Cantillon avait déjà réalisé en 2004, la Cuvée des Champions pour fêter le centenaire du premier titre, avant de devenir la Cuvée Saint-gilloise mais comme l’explique son brasseur Jean Van Roy, "cette cuvée, c’est du lambic et donc pas vraiment une bière traditionnelle de supporters. Ce qui est le cas de "1897"."
Et comme le souligne Samuel Languy d’En Stoemelings, "le succès de l’Union coïncide avec le renouveau brassicole de Bruxelles." à moins que cela soit l’inverse ?
Stade Joseph Marien
Un match de gala face à l'Ac Milan inaugure le stade en 1919. Il sera élargi et modernisé en 1926. La façade principale du stade (rebaptisée en l’honneur du président de l’époque) est agrémentée de 7 panneaux sculptés représentant l’athlétisme et le football dans le plus pur style Art déco. On la doit à Oscar De Clerck. En 2010, la Région bruxelloise l’a classée comme monument. Ce qui la protège contre la destruction mais empêche aussi la modernisation éventuelle de la tribune.