Open d'Australie

Open d'Australie – David Goffin : "Je joue de mieux en mieux, on verra où cela me mènera dans ce tournoi"

David Goffin avant l'Australian Open

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David Goffin jouera son premier tour de l’Open d’Australie pendant la nuit de lundi à mardi. Il rencontrera le Français Laurent Lokoli, 175e mondial, issu des qualifications. Un bon tirage pour le joueur belge, qui n’est plus tête de série en Grand Chelem, et qui aurait pu tomber sur l’un des meilleurs joueurs du monde.

Maintenant, il va falloir concrétiser sur le terrain ce statut de favori du match. David Goffin devrait pouvoir le faire, d’autant qu’il se sent bien, et que son tennis est en place. Il l’a confirmé avant le début du tournoi, lors d’un entretien "virtuel" avec la presse belge…

David, comment vous sentez-vous, juste avant le premier Grand Chelem de l’année ?

Cela va plutôt bien. Les conditions sont bonnes, plus ou moins rapides. Oui, les courts sont vraiment rapides. Je vais bien. J’ai pu faire tous les entraînements que je voulais. Et physiquement, cela va bien aussi. J’ai joué quelques matches, depuis le début de la saison. Et je joue de mieux en mieux, depuis que je suis arrivé en Australie, à la fin de l’année dernière. Mon niveau a vraiment augmenté petit à petit. Je suis content de cela, et je pense être prêt pour commencer ce tournoi.

En fin de saison dernière, vous aviez fait vos calculs, et vous aviez constaté qu’il y avait une bonne dizaine de matches que vous auriez pu, ou dû, gagner en 2022, mais que vous aviez perdus. Ce sera l’un de vos défis, en 2023, gagner les matches que vous semblez avoir bien en main ?

Oui, et cela passe par la stabilité et la constance dans mon jeu, tout au long de l'année. J’avais connu une saison en dents de scie, et cela se voyait dans mes matches. Certains m’avaient échappé, j’avais donné des sets, et je m’étais retrouvé dans des situations difficiles, avec une défaite au bout. Dans des fins de sets, cela s’est pratiquement joué à pile ou face, alors que je n’aurais pas dû me retrouver là, et que j’aurais pu finir les matches, avec une meilleure gestion, plus de calme et de sérénité. Cela n’aurait pas dû arriver. Pour corriger cela, je dois continuer à bosser sur mes points forts à l’entraînement, sur ma solidité, ma régularité. J’ai besoin de travailler à haute intensité, de travailler ma solidité du fond. Avoir des matches, cela peut aussi faire du bien. Avec quelques victoires, cela revient. En retrouvant ma confiance à l’entraînement et en matches, je vais être beaucoup plus serein, beaucoup mieux me sentir sur une plus longue période. Et on verra ce que cela donnera au bout d’un an.

Vous sortez d’un match un peu bizarre, contre Richard Gasquet (une défaite 1/6-6/1-6/1). En retenez-vous du positif, ou êtes-vous inquiet ?

Non, il n’y a pas du tout d’inquiétude. C’était une semaine un peu difficile, à Auckland. Il y a eu de la pluie tous les jours, donc des matches en indoor. On n’arrivait pas bien à s’entraîner. J’avais réussi un super-set, pour commencer le match contre Richard. Et lui, il jouait trop l’échange, ce qui était assez confortable pour moi. Et puis, il s’est mis à prendre la balle beaucoup plus tôt, et à lâcher tous ses coups. Finalement, le score ne reflète pas vraiment la rencontre, mais c’est vrai qu’il a commencé à mieux jouer que moi. Il était vraiment bien dans ses frappes. Et il est bien plus dangereux quand il est agressif comme cela. Il a fini par gagner le tournoi, et on a vu qu’il avait encore un très beau tennis dans sa raquette.

Je devrai tenter de faire exploser mon premier adversaire

David Goffin

Que savez-vous de Laurent Lokoli, qui sera votre adversaire au premier tour de l’Australian Open, mardi ?

Je ne le connais pas vraiment, et je n’en ai pas encore discuté avec Germain Gigounon, mon entraîneur. Je l’avais vu, il y a quelques années, quand il avait déjà franchi des qualifications de Grands Chelems. C’est un joueur qui a un très bon physique, qui est assez dynamique, assez tonique, qui va rechercher des balles difficiles. Je pense qu’il est très dur à dépasser, il est assez puissant, il a une bonne première balle. C’est plutôt un joueur solide du fond de court et qui bouge bien. Il faudra essayer de le faire rater, jouer en cadence, pour qu’il ne tienne pas et qu’il explose. Je sais aussi qu’il fait souvent le show. Il a besoin d’aller chercher le public, ou de se servir de l’événement, de montrer beaucoup d’émotions. Il s’est qualifié, et il n’a certainement rien à perdre, donc il va tout lâcher. Ce sera à moi d’essayer de le canaliser, et de lui montrer que ce sera dur pour lui.

Qu’attendez-vous de ce tournoi ?

On va faire match après match. Je n’ai pas vraiment d’attentes. J’espère en tout cas montrer un bon niveau de tennis, avoir de la constance, de la stabilité, mentale et dans mon jeu. Je joue de mieux en mieux depuis le début de l’année, et j’espère pouvoir continuer dans ce tournoi-ci, en faisant un bon premier tour, et en élevant encore mon niveau de jeu pour le deuxième tour. Et on verra bien où cela va me mener.

Vous dites "match après match", mais vous avez sans doute vu qu’il est possible qu’Alexander Zverev soit votre adversaire au deuxième tour. C’est un très grand joueur, mais il revient de blessure, et c’est peut-être une bonne opportunité pour vous…

Même quand il était en forme, on a toujours fait des bons matches, l’un contre l’autre. J’ai réussi à le battre, il m’a battu difficilement. Si cela arrive, je pense que cela peut encore être un bon match. Il revient de blessure, et ce n’est jamais évident. Mais parfois, ce genre de joueur, il ne leur faut pas grand-chose pour revenir à leur meilleur niveau. Et un bon premier tour peut lui faire du bien. Et avec la motivation du fait d’être en Grand Chelem, et de rejouer sur les gros courts, il va peut-être retrouver la confiance qui lui manque, pour à nouveau être performant.

L’Australian Open est un tournoi toujours aussi particulier. L’un des grands rendez-vous de la saison, qui commence pratiquement dès le début de la saison…

On a l’habitude, et on ne se pose plus la question. Ce qui n’est pas évident, c’est de planifier cela dans le programme, parce que cela arrive très vite. Si l’objectif est Roland-Garros, on peut décider de faire plus de tournois sur terre battue, et bien se préparer, longtemps à l’avance, pour arriver à Paris à son pic de forme. Ici, c’est compliqué. On commence l’année avec une compétition par équipes, et puis il n’y a qu’un seul tournoi ATP. Et on se demande si on doit le jouer ou pas. On espère jouer des matches, mais en même temps pas trop non plus, parce qu’on veut arriver en forme à Melbourne. L’Australian Open arrive vraiment vite. On entame à peine sa préparation, et on y est. C’est particulier et pas facile. Mais si cette épreuve n’était pas organisée en janvier, cela n’irait pas. C’est quelque chose qui est ancré, sur le circuit professionnel, et dans notre carrière, depuis toujours.

Les conditions particulières de ce tournoi, avec de grosses chaleurs, parfois, vous les appréciez ?

On essaye de s’y préparer. Mais après, il n’y a pas de miracle. Les conditions extrêmes, il faut s’y faire. Il faut souffrir, survivre comme on peut, quand il y a quarante degrés, qu’on est comme dans une cuve, et que la chaleur remonte des terrains. C’est juste injouable pour tout le monde, et il faut essayer de faire ce que l’on peut. Ce qu’il y a de particulier, c’est que cela peut être différent tous les jours. Hier, il faisait 37 degrés, et aujourd’hui 20, avec du vent. Mardi, pour mon match, il devrait faire très chaud. On ne sait jamais à quoi s’attendre. Quoi qu’il arrive, on tente de s’adapter, comme on le fait partout. On se bat, et c’est de toute façon la même chose pour les deux joueurs. Ce qui est compliqué, c’est que les conditions de jeu changent. Quand il fait 37 degrés, la balle est incontrôlable, et cela part un peu dans tous les sens. Quand il fait 20 degrés, on a l’impression qu’on peut faire de longs échanges, et que personne ne va rater.

Pointez-vous encore une fois Novak Djokovic comme grand favori de ce tournoi ?

Oui, clairement. Ici, il est complètement injouable. Il a l’air bien, une nouvelle fois. Il a gagné son tournoi de préparation, à Adelaïde, même s’il a eu des matches difficiles. Il a déjà prouvé qu’il était bien là. C’est clair qu’il est le plus fort quand il est là et quand il est prêt. C’est compliqué, de donner un autre favori.

Des grands matches, sur des grands courts, c’est cela qui me fait encore vibrer

Quels sont vos grands objectifs pour 2023 ?

Mon objectif de classement, c’est que j’aimerais bien retourner dans le top 30, pour être à nouveau tête de série dans les Grands Chelems. C’est un objectif atteignable, sachant que j’ai encore un très bon niveau de tennis, et que je peux encore battre de très bons joueurs. Avec un peu plus de constance que l’année dernière, je pense que le top 30 est envisageable. Je serais satisfait avec cela. Maintenant, je vise aussi des résultats dans les plus gros tournois, et je me préparerai pour cela. J’aimerais encore faire des gros matches, proposer de belles prestations, sur des grands courts. C’est ce qui me fait encore vibrer.

Votre premier Australian Open, c’était il y a dix ans. Quelles sont les aspects du tournoi qui ont le plus évolué, depuis cette époque ?

En Australie, c’est le stade, les infrastructures. Tout a changé. En dix ans, j’ai connu des bonnes choses à Melbourne, et des moins bonnes choses. Il y a eu beaucoup d’émotions, des gros matches, des matches décevants. Cela a été riche, comme expériences. Il y a eu un quart de finale, un match contre Roger Federer, et plein d’autres choses. Il peut tout se passer ici. J’espère encore faire un bon tournoi.

David Goffin, à l’entraînement, avant son entrée en compétition, à l’Australian Open.
David Goffin, à l’entraînement, avant son entrée en compétition, à l’Australian Open. © Tous droits réservés

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