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Oscars 2023 : pourquoi Brendan Fraser est-il le favori pour le prix du meilleur acteur selon Hugues Dayez ?

La Semaine des 5 Heures

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Ce 12 mars se tient la 95e cérémonie des Oscars. Si le film Everything Everywhere All at Once, nommé dans 11 catégories, pourrait être le grand gagnant de la soirée, le film The Whale pourrait aussi se démarquer. Brendan Fraser, méconnaissable dans le rôle d’un obèse, part favori pour l’Oscar du Meilleur acteur estime Hugues Dayez.

Tourné pendant le confinement, The Whale sort actuellement dans les salles. Un long-métrage réalisé par Darren Aronofsky, un cinéaste "capable du meilleur comme du pire" signale Hugues Dayez. Après le raté Mother !, il revient avec l’adaptation d’une pièce de théâtre, écrite par Samuel Hunter.

Charlie est un homme seul, souffrant d’obésité morbide. Assisté par un déambulateur, il donne des leçons de littérature anglaise par Skype. Ses jours étant comptés, il aimerait partir en paix, en renouant les liens avec sa fille. Il l’avait quittée qu’elle avait 8 ans, tout comme sa femme, pour un coup de foudre envers un étudiant. Il a grossi suite à la disparition de ce jeune homme. Il reçoit uniquement la visite d’une infirmière qui tente de le faire changer d’hygiène de vie. Le père et la fille, devenue une ado de 16 ans, tentent de se réconcilier autour d’un travail de littérature qui évoque Moby Dick.

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Une détresse dans une atmosphère irrespirable

Pour Hugues Dayez, le film reste fortement accroché à son écriture théâtrale : "Comme cet homme est totalement immobile, il faut créer de l’agitation autour de lui, avec des entrées et sorties de champ dans son appartement. Il y a l’infirmière, sa fille et un personnage dont l’histoire me semblait périphérique et parasitant l’émotion de la relation père-fille, un jeune prédicateur qui vient a priori convertir son monde et qui revient artificiellement dans le récit pour le faire rebondir".

Le critique cinéma est par contre dithyrambique concernant Brendan Fraser, et pas uniquement pour le réalisme de son jeu dans ses prothèses. La réussite du comédien consiste, avec une gestuelle extrêmement réduite, à parvenir "à générer l’émotion et tout le drame existentiel de cet homme à travers les inflexions de la voix (douce) et le regard (de détresse)". Un contraste terrible par rapport à la morphologie du personnage. "C’est très impressionnant et c’est une renaissance pour Brendan Fraser" confirme-t-il, pour un acteur qui a connu une dépression après des attouchements déplacés et s’est retiré d’Hollywood pendant un certain temps, dégoûté par l’industrie du 7e art. Après ses rôles notoires dans La Momie et George de la Jungle, Brendan Fraser était revenu sur la pointe des pieds via des seconds rôles. Pour Hugues Dayez, le bémol concernant les constructions scénaristiques s’efface au profit "d’un personnage énorme dans tous les sens du terme : c’est-à-dire qu’il dépasse le cadre". On a l’impression de suffoquer avec ce personnage, tant l’atmosphère est étouffante.

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