Heureusement, la recherche sur le sujet, balbutiante il y a encore trois ans, est "en plein essor. Quelque chose s'est passé", souligne-t-il. Il y a eu une "prise de conscience" du phénomène, remarque Ashley Wilson, directrice de la conservation de l'International Dark Sky Association (IDA), ONG environnementale de protection du ciel nocturne et de promotion d'un éclairage responsable.
Pour preuve, les labels de "réserves de ciel étoilé" qu'elle délivre à travers le monde sont de plus en plus prisés. L'ONG vient de dépasser les 200 réserves certifiées (100 de plus en six ans) et peut se targuer d'un parc de 160.000 km², qu'elle espère agrandir en Asie et en Afrique. "Notre point de départ, c'est l'astrotourisme. C'est en observant la voûte céleste qu'on réalise que la pollution lumineuse est un problème croissant", explique Ashley Wilson.
Depuis 2017, on sait qu'elle augmente de 2% par an à l'échelle globale.
"En Europe et aux Etats-Unis, 99% des populations ne vivent pas sous un ciel étoilé." D'où une soif grandissante de "s'éloigner des halos lumineux des villes, dont les ciels jaunis ne laissent briller qu'une poignée d'étoiles", relève Sébastien Vauclair du DarkSkyLab, bureau d'études français qui dresse des cartes de la pollution lumineuse.
Le sujet, apparu dans les années 1960, n'a longtemps préoccupé que les astronomes. Il a fallu attendre les années 2010 pour "qu'on commence à s'inquiéter de la biodiversité", raconte cet astrophysicien, à l'origine de la création de la réserve du Pic du Midi.