Le 6/8

OSS 117 de retour au cinéma : une saga qui a démarré en 1957, bien avant Jean Dujardin

Il est de retour : l’agent le plus "spécial" des services secrets français débarque au cinéma pour de nouvelles aventures rocambolesques et humoristiques. Pourtant, bien avant Jean Dujardin, OSS 117 était déjà incarné sur grand écran. Nicolas Buytaers revient sur les débuts de ce personnage mythique.

Après une avant-première en clôture du Festival de Cannes, OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire débarque ce 4 mercredi dans les salles pour un troisième volet, avec Jean Dujardin, qui poursuit dans les blagues rétro racistes et sexistes. "Il ne change pas c’est pour cela qu’on l’aime : il dit beaucoup de bêtises, c’est un idiot parfait, un gentil idiot, un imbécile heureux plutôt qu’un imbécile dangereux" commente à ce propos Nicolas Buytaers. Il y a certes un changement de style puisque Nicolas Bedos officie désormais à la réalisation à la place de Michel Hazanavicius, mais reste cohérent par rapport aux deux opus précédents.

Répliques cultes, dégaine inimitable, humour douteux à prendre au millième degré, scènes parodiques des films d’espionnage : Jean Dujardin incarne pour beaucoup de monde l’unique OSS 117. Et pourtant, il n’est pas le premier acteur qui campe ce rôle.

Un héros créé dans une œuvre littéraire

OSS 117 n’est pas un héros créé de toutes pièces au cinéma mais bien un personnage tiré d’un livre du romancier français Jean Bruce paru dès 1949.

La famille Bruce a vendu au total plus de 75 millions de livres des aventures de cet agent secret. La saga se décline même en plus de 215 romans. "À la sortie de la Seconde Guerre mondiale c’était vraiment un héros qui comptait dans le paysage livresque français" renseigne ainsi Nicolas Buytaers. Le matricule provient pourtant des États-Unis, d’Office of Strategic Services, l’ancêtre de la CIA.


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Une grande différence se marque toutefois entre les livres et les films avec Jean Dujardin : pas une once d’humour dans les romans. Même chose pour la première adaptation cinématographique d’OSS 117 dès 1957 dans OSS 117 n’est pas mort avec Ivan Desny dans le rôle de l’espion. Le ton est dur, le public se retrouve plongé en plein polar, bien loin de l’approche humoristique des films sortis en 2006, 2009 et 2021.

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OSS 117 vs. James Bond

À partir de 1963, on assiste à cinq autres adaptations sur grand écran de l’agent secret avec notamment Frederick Stafford dans Furia à Bahia pour OSS 117. Celles-ci ressemblent furieusement à James Bond, qui connaît le succès à cette même période au cinéma avec Sean Connery. Le plus célèbre agent du MI6 provient lui aussi de l’œuvre d’un romancier, Ian Fleming.

Dans l’ordre chronologique, c’est bien OSS 117 qui envahit les rayons des bibliothèques en premier avant James Bond dont les livres ne sont commercialisés qu’à partir de 1953. C’est à l’inverse l’espion britannique au service secret de Sa Majesté qui rencontre le succès dans les salles, dès 1962 avec James Bond contre Dr. No. L’espion français, "moins sexy et exotique" que la figure de Sean Connery, séduit ensuite moins le public que son homologue d’outre-Manche dans le 7ème art.

La saga reprise par Michel Hazanavicius avec OSS 117 Le Caire nid d’espions et OSS 117 Rio ne répond plus, poursuivie désormais par Nicolas Bedos avec OSS 117 Alerte rouge en Afrique noire, semble donc avoir trouvé la recette pour s’imposer dans les salles. Au point de concurrencer James Bond ?

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Retrouvez les conseils ciné de Nicolas Buytaers et bien d’autres chroniques tous les jours de la semaine dans Le 6-8 sur La Une.

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