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Otage belge en Iran : les proches d’Olivier Vandecasteele pressent le gouvernement belge d’agir

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Par Jean-François Herbecq avec W. Fayoumi

Que vont faire les autorités belges après la suspension par la Cour constitutionnelle du traité de transfèrement qui aurait pu servir à échanger l’otage belge en Iran Olivier Vandecasteele contre un terroriste iranien condamné à 20 ans de prison et emprisonné dans notre pays ? C’est la question que pose la famille de ce travailleur humanitaire belge détenu arbitrairement en Iran depuis le 24 février dans des conditions extrêmement pénibles. Sa famille s’est mobilisée car son état de santé décline et inquiète.

Olivier Vandecasteele
Olivier Vandecasteele © DR

Olivier Vandecasteele est un otage, une monnaie d’échange. Les raisons de son emprisonnement restent troubles. Selon sa famille, il n’a commis aucun délit, il n’existe aucune charge sérieuse. Olivier Vandecasteele a comparu devant un tribunal qui l’a jugé pour des charges qu’il n’a pas le droit de révéler avec un avocat commis d’office qui n’a pas ouvert la bouche pendant tout le procès. Depuis, il est rentré en grève de la faim partielle.

Pour la Cour constitutionnelle, le transfèrement de personnes condamnées entre la Belgique et l’Iran est un procédé illégal. Une organisation d’opposition iranienne (National Council of Resistance of Iran) a attaqué ce traité en justice et après un aller-retour en appel et en référé, ce jeudi, la Cour constitutionnelle a suspendu ce traité car le condamné iranien Assadallah Assadi pourrait être gracié dès son retour sur le sol iranien. Les autorités belges privilégiaient jusqu’à présent cette solution pour obtenir la libération d’Olivier Vandecasteele. Elle est désormais inopérante. D’ici trois mois la Cour devrait prononcer l’annulation du traité.

La famille Vandecasteele interpelle le gouvernement belge

Pour Olivier Van Steirtegem, porte-parole de la famille Vandecasteele qui donnait ce vendredi une conférence de presse, Olivier Vandecasteele, "un humanitaire qui a travaillé de nombreuses années, est innocent, c’est un otage, le seul que la Belgique doit aujourd’hui secourir".

"Il est à l’isolement. Depuis 9 mois, il n’a eu aucun contact physique avec ses proches. Depuis 9 mois, il est enfermé dans une cave de 2 mètres sur 3. Mal nourri, malade… Depuis 9 mois la lumière ne s’est jamais éteinte dans sa cellule. C’est une situation de torture insoutenable", déclare le porte-parole.

"Dans ce dossier, il est la seule victime. Un otage en Iran que nous devons tout faire pour sauver. Ceux qui s’opposent aujourd’hui à sa libération portent une responsabilité quant à la vie d’Olivier pour les prochains mois".

La famille d'Olivier Vandecasteele demande au gouvernement d'agir

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Le porte-parole demande à présent au gouvernement belge ce qu’il va faire après cet échec. Pour libérer Olivier Vandecasteele mais aussi les 900 Belges qui résident en Iran et qui sont potentiellement de futurs otages.

Les services de renseignement belges avaient prévenu les politiques belges de l’importance de ce traité de transfèrement pour libérer l’otage belge, explique Olivier Van Steirtegem.

Il demande aussi ce que fera le gouvernement par rapport aux 74 autres traités de transfèrement existant avec d’autres pays.

Il pointe également l’exemple des Etats-Unis qui échangent des prisonniers comme le Russe Viktor Bout, condamné chez eux pour trafic d’armes, avec la basketteuse américaine Brittney Griner détenue en Russie.

Il cite encore l’exemple de l’Italie qui parvient à faire libérer ses otages après à peine deux mois de séquestration en Iran.

"Il est donc temps d’agir", conclut Olivier Van Steirtegem.

Agir rapidement

"On ne peut pas attendre trois mois et la prochaine décision : la Belgique doit agir rapidement", a aussi dit Nathalie Vandecasteele, sœur de l’otage.

Les proches d’Olivier Vandecasteele, très émus, n’ont pas caché leur déception après le prononcé de l’arrêt et leur extrême inquiétude.

Dans l’immédiat, les proches de l’otage attendent d’être reçus dans les meilleurs délais par le Premier ministre et les ministres des Affaires étrangères et de la Justice. Ils décideront après cette entrevue de la suite de leurs actions.
 

Nathalie Vandecasteele et Olivier Van Steirtegem
Nathalie Vandecasteele et Olivier Van Steirtegem © RTBF W. Fayoumi

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