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Où en sont les activités de la Câblerie d’Eupen cinq mois après les inondations ?

Dans cet atelier le nettoyage est terminé, mais pas encore la remise en état des machines

© RTBF - Martial Giot

La Câblerie d’Eupen, comme bien d’autres victimes des inondations des 14 et 15 juillet, continue de travailler à sa remise en état.

La Vesdre, qui traverse le site d’Eupen Kabelwerk, a dévasté les lieux. Dans certains bâtiments l’eau est montée à largement plus de deux mètres. Tant les unités de productions que les services administratifs ont été touchés. Les seconds ont pu être relogés ailleurs sur le site, mais la production est évidemment dépendante des machines, qu’il faut d’abord remettre en état. Il a aussi fallu reconstruire, par exemple, des murs détruits par les flots.

Les travaux de nettoyage réalisés depuis juillet ont permis d’effacer une partie des traces de la catastrophe. Mais il en reste encore pas mal. En temps normal, quelque 850 personnes travaillent sur le site.

Qu’a déjà pu remettre en état la Câblerie d’Eupen ? La réponse de son secrétaire général Hermann Bernrath : "Nous avons trois sites, ici à Eupen, en ville basse : le site Câbles, c’est le plus gros, le site Mousses et le département Tubes. Ce que nous avons pu remettre en état assez vite, c’est le département Tubes. Là, l’eau a évité l’usine proprement dite. On a pu la redémarrer déjà début septembre après que la Ville a pu libérer le pont qui mène vers l’usine Tubes. Début novembre, on a pu remettre en route le hall de fabrication de câbles hautes fréquences, qui est plus éloigné de la rivière, l’eau n’y était montée qu’à 30 ou 40 centimètres. Là, on tourne en trois équipes maintenant". Pour les câbles d’énergie basse tension, nous sommes en train de remettre des machines, il y a de premières équipes qui tournent, c’est un petit début.". Sur le site Mousses, un début de reprise d’activité est espéré début 2022.

La Vesdre traverse le site de l'usine
La Vesdre traverse le site de l'usine © RTBF - Martial Giot

Quel pourcentage de l’activité normale est assuré aujourd’hui ? "C’est difficile à dire.", répond Hermann Bernrath, "Tubes, c’est complet. Mousses : zéro. Câbles, c’est peut-être 15% de l’activité. Au niveau nettoyage, c’est plus ou moins terminé, on en est à la remise en état. Ça occupe une grosse partie de nos gens, aussi des prestataires de services, bien sûr. Mais au niveau activité industrielle proprement dite, nous sommes peut-être à 30%."

Du personnel dans l’incapacité de produire est donc employé à nettoyer et à restaurer les lieux. "Nous avons du personnel qui est au chômage bien sûr, nous avons un système de rotations. Côté administratif, les services nécessaires tournent, informatique, comptabilité et tout. Les ventes ont des contacts intenses avec nos clients pour discuter des contrats que nous avions. Puisqu’on est en train de remettre en état, de reconstruire l’activité, il faut aussi approcher des marchés de demain ou après-demain."

Le secrétaire général de la Câblerie d’Eupen relève aussi : "Il semble qu’on discute maintenant d’une prolongation du chômage "corona", qui nous a servis aussi pour les inondations. On espère qu’on va prolonger ce modèle qui nous permet de planifier nos gens plus facilement et plus librement."

Dans les locaux qui abritaient l'imprimerie et le service publicité
Dans les locaux qui abritaient l'imprimerie et le service publicité © RTBF - Martial Giot

Le secrétaire général de la Câblerie d’Eupen relève aussi : "Il semble qu’on discute maintenant d’une prolongation du chômage "corona", qui nous a servis aussi pour les inondations. On espère qu’on va prolonger ce modèle qui nous permet de planifier nos gens plus facilement et plus librement."

La Câblerie d’Eupen a pu récupérer une petite partie de son alimentation électrique en août. Cette alimentation est complète aujourd’hui. "On a aussi depuis peu la vapeur.", ajoute Hermann Bernrath, "On a, ce qui fait plaisir à tout le monde, de nouveau le chauffage. On a commencé à l’avoir à la mi-novembre. Pour l’hiver, c’est important."

Quant à avancer une date pour un retour à une situation totalement normale… "Notre objectif est de retrouver l’activité qu’on a connue avant. Le marché était très, très porteur vers l’été. Il faudra rejoindre ce marché. Ça va augmenter pas à pas, quasiment type par type de câbles et en fonction des machines qui sont disponibles."

Hermann Bernrath souligne également : "Financièrement, c’est fort lourd. Nous avons trois usines. Elles étaient assurées séparément. Mais la catastrophe naturelle, au niveau privé, c’est assuré, tandis qu’au niveau industriel, ce n’est couvert que pour une partie. Donc au niveau indemnisation, c’est largement insuffisant. Nous avons un contact avec la Région wallonne. Le ministre Borsus a prévu d’améliorer le fonds des calamités et d’intervenir dans les dégâts. Pour un dégât qui nous coûte 100, 10% viennent de l’assurance, si nos plans sont acceptés par la Région wallonne, on va avoir 40% de la Région, ça fera donc la moitié et pour les 50% restants, il faudra emprunter et rattraper ça dans les années à venir."

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