La réponse fournie par la Fédération européenne des cyclistes dans le graphique ci-dessus est décevante : en dehors de l’Allemagne, la Pologne, l’Autriche, et quelques ramifications surtout en Europe centrale, il y a peu de possibilités. 53% des liaisons directes et rapides entre grandes villes européennes refusent les vélos à bord. Dans le meilleur des cas, il faudra basculer sur le réseau régional, plus lent avec des correspondances.
La Belgique n’est ni bonne ni mauvaise élève. Des solutions existent et son expliquées sur le site de la SNCB.
Certaines lignes passent par Bruxelles, comme l’Eurostar pour Londres qui prend les deux roues sans réservation (et donc sans garantie de disponibilité) pour 25 euros par trajet ou normalement sur réservation pour un prix plus élevé équivalent à celui d’un billet passager (entre 38-64 euros, le prix pour des vélos emballés dans une boîte s’élève généralement à environ 44 euros), mais ce service assuré par Eurodespatch ne fonctionne plus à cause de la crise sanitaire et son retour n'est pas programmé.
Des prix élevés, la solution du vélo pliant est également offerte dans le cadre des deux bagages compris par passager ou pour des suppléments allant de 34 à 46 euros, mais il faut bien entendu le replier et l’emballer dans un sac, un étui ou une valise. C’est souvent le cas ailleurs en Europe.
En France où beaucoup de touristes belges à vélo voyagent, l’information donnée en ligne par la SNCF aux cyclistes est l’exemple à suivre selon la Fédération européenne des cyclistes.
Les TER régionaux accueillent sans frais les deux roues. Le vélo est transporté non démonté sur les TGV pour 10 euros et sur réservation par téléphone ou en gare. Mais sur le populaire Thalys au départ de Bruxelles ou Anvers pour Paris, c’est impossible à moins de démonter son vélo ou de le plier. L'arrivée des TGV dans les années 80 a fait diminuer l'espace dédié aux bagages et aux vélos pour des raisons de rentabilité.
Sur les TGV Lyria vers la Suisse, il n’y a pas de réservation en ligne. Le site des chemins de fer suisses est bien conçu pour aider les cyclistes, note la Fédération européenne des cyclistes. Selon elle, la signalétique suisse, avec ses immenses logos vélos sur les voitures est un bon exemple, que l’on retrouve déclinée ailleurs : Danemark, Hongrie, République tchèque, Slovaquie, Pays-Bas, France… Les chemins de fer helvétiques autorisent la plupart du temps les vélos.
Pour se rendre au Luxembourg, la liaison directe la plus rapide de Paris ne dure que 2h14, c’est un énorme 11h48 (+ 528%) avec 3 changements lorsque vous voyagez à vélo. C’est le pire exemple que la Fédération européenne des cyclistes ait identifié. Par contre, le Luxembourg est un des seuls pays à accepter gratuitement tous les vélos sur ses trains, imité pour l'instant jusqu'à la fin 2020 à cause de la crise sanitaire par la Belgique. Pour la Fédération européenne des cyclistes, un billet vélo ne devrait pas excéder 10 euros en trafic intérieur et 15 en trafic international. La Fédération recommande aussi les forfaits journaliers et les abonnements.
En France, les règlements sont faciles à comprendre pour les Belges, mais quid des autres pays européens ?
L’Allemagne traduit tout en plusieurs langues sur le site de la Deutsche Bahn, une référence absolue en matière de voyages ferroviaires en Europe. Les vélos sont admis sur certaines lignes (IC et EC) moyennant un billet vélo et une réservation.
Le gouvernement allemand croit à l’alliance du rail et du vélo dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique et il s’engage concrètement.
Résultat, depuis une dizaine d’années, le transport de vélo par train progresse bien en Allemagne, avec une alternative bon marché en pleine croissance, les bus interurbains acceptant les vélos (Flixbus : +24% en 7 ans)
Mais pas de chance, seuls les nouveaux ICE 4 sont équipés de 8 places vélos, comme le souhaitent les eurodéputés, et ce ne sont pas ceux qui desservent Bruxelles. Une traversée de l’Allemagne en ICE, un Bruxelles-Vienne par exemple prend une dizaine d’heures avec une correspondance seulement pour un tarif économique de moins de 50 euros, mais pour le même passager accompagné de son vélo, pas question d’aller aussi vite : il faudra prendre une ribambelle de tortillards, minimum 4, et dans la plupart des cas payer plus cher…
Il en va de même en Pologne, preuve donc pour le GRACQ que c’est possible techniquement parlant.