Ce nom, Oussekine, est peu connu chez nous. Mais si vous avez grandi dans les années 80 et 90 en écoutant du rap français, ce nom vous êtes familier. Le jeune Malik a été battu à mort, un soir de décembre 1986. Alors, pas au cours d’une manifestation, comme le dit la presse à l’époque, non, il a été coursé, chassé par trois membres des forces de l’ordre et massacré à coups de matraque. Je vous parlais de surprise : jamais cette histoire n’avait été adaptée à la télévision ou au cinéma et il a fallu attendre que le géant américain Disney soit obligé d’investir en France pour qu’enfin cette affaire soit racontée au plus grand nombre.
La qualité de la série, c’est le parfait équilibre entre histoire intime et enjeu politique. La série est découpée en trois lignes du temps : les évènements le soir de la mort de Malik, une série de flash-back, qui raconte l’histoire de la famille et l’évolution du jeune homme, et puis la vie de la famille et son combat pour la justice, ainsi que la récupération politique vomissante de la gauche, avec à l’époque, un François Mitterrand président de la République en situation de cohabitation, et, dans la série, un Olivier Gourmet incarnant un ministre français de droite, Robert Pandraud, vous allez voir, un être humain de très piètre qualité. Le plus marquant, dans cette histoire, c’est l’incroyable dignité de cette famille. Les Oussekine seront violentés, insultés, menacés, une maison sera incendiée, mais ils seront restés dignes jusqu’au bout. C’est une grande leçon d’humanité à laquelle on assiste. Cette série est courte, quatre épisodes d’une petite heure, mais je l’ai trouvée très difficile à regarder tellement ce qu’on y voit est douloureux. Tout comme de se dire qu’on final, 35 ans plus tard, la mort de Malik n’a pas changé grand-chose. "Oussekine", c’est une série à voir sur Disney +, tous les épisodes sont disponibles depuis hier mercredi.
"We own this city"