Un navire grec est arrivé sur le port de Mytilène à Lesbos mercredi pour héberger des centaines de migrants arrivés ces derniers jours sur l'île grecque, après la décision de la Turquie d'ouvrir ses frontières vers l'Europe, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Quelques 500 migrants, dont de nombreuses familles avec des enfants en bas âge, étaient rassemblés sur le port de Mytilène, attendant depuis des heures ce navire pour y embarquer.
La plupart d'entre eux ont passé au moins deux nuits dans un campement improvisé à même le port, faute de places dans les centres d'hébergement de l'île et en raison de l'hostilité d'habitants qui empêchaient les autorités et les ONG de les prendre en charge.
Violences envers les migrants, ONG et journalistes
Selon une source du ministère grec de la Défense, les migrants resteront sur le navire, transformé en bateau hôtel, le temps de trouver une infrastructure pour les héberger sur le continent grec.
Proche des côtes turques, Lesbos a vu une recrudescence des arrivées de migrants depuis que la Turquie a ouvert ses frontières en fin de semaine dernière.
Quelque 1.720 migrants ont rejoint les îles de la mer Égée en quatre jours, de source gouvernementale, s'ajoutant aux 38.000 exilés déjà présents sur ces territoires grecs.
La tension est montée d'un cran sur l'île de Lesbos, où la situation a déjà atteint un point de rupture avec plus de 19.000 personnes vivant dans des conditions misérables dans le camp de Moria prévu pour moins de 3.000 personnes.
Exaspérés de porter le fardeau d'un système d'asile européen qu'ils jugent défaillant, les insulaires protestent contre l'arrivée de nouveaux migrants et réclament la décongestion de leur île. Le mécontentement s'est transformé en violence ces derniers jours, ciblant notamment les ONG et les journalistes.